Le gouvernement a procédé au lancement du dialogue national de l’urbanisme et de l’habitat, un secteur qui incarne tous les aspects de l'echec des politiques publiques. L’éditorialiste du quotidien Al Akhbar souligne, dans l’édition du lundi 19 septembre, que l’habitat est devenu le bastion de la corruption, du clientélisme, du lobbysme, de la violation de la loi et des malversations des élus véreux.
Il faut bien reconnaitre que les gouvernements successifs ont échoué dans la réalisation d’espaces urbains harmonieux, solidaires et producteurs. Ses dirigeants ont échoué de faire de la politique de la ville un instrument efficace pour réduire l’exclusion sociale, diminuer les disparités territoriales et renforcer la cohésion urbaine dans ses dimensions socioéconomiques, culturelles et environnementales.
A-t-on atteint les objectifs du programme «villes sans bidonvilles» qui a consommé 49.000 hectares du foncier public et nécessité un budget de 10 milliards de dirhams sachant que 150 000 familles n’en ont pas bénéficié ? A-t-on atteint les objectifs escomptés dans le programme du logement social qui s’est transformé en un projet à scandales et un espace d’enrichissement aux dépens des pauvres? Le Roi Mohammed VI était clair quand, dans un discours adressé au parlement, il a sermonné les élus locaux et les dirigeants des grandes villes. Le souverain leur a reproché de faire prévaloir leurs bilans politiques et leurs intérêts personnels sur les grands projets attendus par la population.
Le quotidien Al Akhbar souligne que quatre ans sont passés après ce discours royal, mais les responsables concernés et les élus n’ont toujours pas retenu la leçon. «Il faut voir la ville de Tamesna qui a commencé comme un projet royal ambitieux pour devenir, par la faute de la cupidité des lobbys et des guerres des élus, un espace de pâturage, de souks anarchiques et de bidonvilles», souligne le journal. Et d’ajouter «ce que doit savoir la ministre de l’habitat, Fatima-Zahra Mansouri, et avec elle tout le gouvernement, c’est que les Marocains sont lassés par les dialogues nationaux et régionaux infructueux».
Ils n’ont pas oublié le dialogue national sur l’habitat et la politique de la ville lancé, en 2012, par le gouvernement de Benkirane qui s’est transformé en un «folklore gouvernemental». Les Marocains aspirent à en finir avec le calvaire de l’habitat insalubre et les constructions menaçant ruine à Casablanca, Fès et dans d’autres villes. «Les Marocains réclament une justice plus sévère avec les élus et les présidents des conseils qui bradent les biens fonciers public et exigent la fermeté contre les agents d’autorité qui ferment les yeux sur les violations des règles de l’urbanisme», précise le quotidien.