Voilà, sur ces dernières années, l’un des plus grands scandales immobiliers d’une ville du Nord du Royaume. Son traitement, suspendu par la justice depuis 2018, devrait désormais bientôt trouver un dénouement.
Le tribunal d’appel de Tétouan devrait en effet rouvrir au cours de cette semaine le dossier d’un certain nombre d’accusés, sous le coup de plusieurs chefs d’inculpation à propos d’une vaste arnaque liée à un projet immobilier dans la ville balnéaire de Martil.
Laissé de côté par la justice depuis cinq ans, le dossier vient d’être rouvert, et a récemment fait l’objet d’une mission d’inspection, dont les membres sont venus s’enquérir du bon déroulement des affaires judiciaires à Tétouan.
Selon Al Akhbar de ce mercredi 6 décembre 2023, le traitement de ce dossier a traîné tout ce temps à cause de plusieurs facteurs, dont une certaine lourdeur dans les procédures à mener, alors même que les prévenus se sont abstenus de se présenter devant la justice.
Plus encore, le nombre d’accusés dans cette affaire est important: ils sont, en tout, 21 personnes à devoir comparaître devant le juge.
Désormais toutefois, ces problématiques devraient être dépassées, avec une récente ordonnance émise par le juge en charge de cette affaire, qui a convoqué l’ensemble des accusés devant la Cour.
Parmi les prévenus dans ce dossier, un notaire connu dans le Nord du Royaume, son épouse, ainsi que des Adouls, et même d’anciens présidents de la commune de Martil.
Tout ce beau monde est accusé d’une vaste opération d’escroquerie en lien avec projet immobilier, les mêmes appartements ayant été vendus à différentes reprises à plusieurs personnes.
Ces ventes ont fait l’objet de procédures menées auprès du notaire et des Adouls impliqués, quand les clients se sont rendus compte qu’ils ont été victimes d’une arnaque immobilière.
Suite à la réception de leur plainte, un avis de recherche a été émis contre le principal accusé dans cette affaire, qui a fini par être interpellé et condamné lors d’un jugement rendu en première instance.
En tout, le premier jugement émis dans cette affaire a permis de distribuer des peines s’échelonnant entre 5 à 7 ans de prison ferme à l’encontre des accusés, dont seuls 2 sur les 21 qui avaient comparu devant le juge avaient été finalement disculpés.
Depuis 2018, et tout au long de ce laps de temps au cours duquel le traitement de ce dossier en appel a été retardé, le principal prévenu a multiplié ses demandes pour une libération provisoire, une requête que le tribunal lui a, à chaque reprise, refusée.
D’autres enquêtes approfondies ont quant à elles été menées à propos de cette affaire, et ont permis d’identifier une dizaine d’autres victimes, jusqu’ici méconnues de la justice.
En tout, la justice soupçonne le fait qu’une centaine de personnes se sont retrouvées à s’être vues vendre les mêmes biens immobiliers, des appartements en l’occurrence.
Cette arnaque est l’un des plus grands scandales immobiliers de ces dernières années, plusieurs dizaines de millions de dirhams s’étant entre-temps évaporés.