La décision de la réduction des études en médecine à 6 ans vient d’être officiellement actée dans une note adressée hier, jeudi 30 juin 2022, aux présidents des universités et aux directeurs des académies régionales d'éducation et de formation. Dans ce document le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, indique que la durée de formation sera désormais de 6 ans pour les études de médecine générale, mais aussi de pharmacie et de médecine dentaire.
Au total, 3.489 sièges universitaires en médecine, 435 en pharmacie et 355 en médecine dentaire sont prévus pour l’année universitaire 2022-2023, souligne cette même note.
Interviewé au cours de l'émission Grand format Le360, le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, avait signalé qu'à l'origine de la décision de réduire la durée de la formation en médecine de 7 à 6 ans, se trouve la volonté de répondre à un besoin pressant en ressources humaines. Avec seulement 17 professionnels de la santé pour 10.000 habitants, le Maroc se trouve en effet très en deçà de la norme préconisée par l'OMS qui est de 23. «Ou alors on est capable de former notre jeunesse, ou bien on va faire venir des médecins de l’étranger», avait lancé le ministre.
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Abdellatif Miraoui avait aussi fait observer que le Maroc n’était pas le seul pays à avoir opté pour un cursus de six ans: «l'Allemagne est à 6 ans. Idem pour l’Italie. L’Irlande est à cinq ans, le Canada et les Etats-Unis ont choisi 4 ans. Est-ce qu’on se soigne moins bien dans ces pays? La réponse est non», avait-il expliqué.
Le ministre avait indiqué avoir réuni les présidents des universités et les doyens des facultés de médecine, de médecine dentaire et de pharmacie, pour lancer les discussions dans l’objectif d’adapter le dispositif de formation dans le domaine médical aux nouvelles transformations et disruptions sur les plans technologique, économique, etc.
Toutefois, cette décision, qualifiée de «brusque» par les étudiants en médecine, mais aussi par des parlementaires, avait suscité une grande controverse. de l'avis de certains élus de la Nation, la réduction de la durée de formation des médecins est un acte isolé qui ne suffit pas, à lui seul, à pallier le manque en personnel médical. Il faut que celui-ci soit renforcé par des mesures d’accompagnement parallèles.
En sit-in à Casablanca le mardi 28 juin dernier, des étudiants en médecine ont critiqué le retard dans la publication du cahier des charges pédagogique qui encadre ce passage de 7 à 6 ans de formation, et également dénoncé l'attitude du ministère de l'Enseignement supérieur qui, à leurs yeux, n'a pas engagé l'effort nécessaire pour pour faire avancer les discussions sur le chantier des réformes des études en médecine.