Derrière la décision de réduire la durée de la formation en médecine de 7 à 6 ans, se trouve une volonté de répondre à un besoin pressant en ressources humaines. Avec seulement 17 professionnels de la santé pour 10.000 habitants, le Maroc est très en deçà de la norme préconisée par l'OMS qui est de 23. «Ou alors on est capable de former notre jeunesse, ou bien on va faire venir des médecins de l’étranger», affirme Abdellatif Miraoui, dans l'émission Grand format Le360.
Le Maroc n’est d'ailleurs pas le seul pays à avoir opté pour un cursus de 6 ans. «L'Allemagne est à 6 ans. Idem pour l’Italie. L’Irlande est à cinq ans, le Canada et les Etats-Unis ont choisi 4 ans. Est-ce qu’on se soigne moins bien dans ces pays? La réponse est non», poursuit le ministre.
Abdellatif Miraoui affirme avoir réuni les présidents des universités et les doyens des facultés de médecine, de médecine dentaire et de pharmacie, pour lancer les discussions dans l’objectif d’adapter le dispositif de formation dans le domaine médical aux nouvelles transformations et disruptions sur les plans technologique, économique, etc.
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«On aurait pu reprendre les résultats du nouveau modèle de développement (la Commission spéciale sur le modèle de développement a recommandé un cursus de 5 ans, Ndlr), mais nous avons sagement décidé d’y aller en douceur et de faire d’abord six ans», renchérit-il.
Interpellé sur l’épineuse question des terrains de stage, sachant que les étudiants des facultés publiques se plaignent du phénomène des sureffectifs dans les CHU, le ministre affirme qu’une solution sera trouvée à ce problème en élargissant le champ des stages aux cliniques et autres hôpitaux, tout en mettant l’accent sur la digitalisation. «Les aspects de simulation vont prendre une grande part dans les formations, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui», fait savoir le ministre, ajoutant que tous les moyens nécessaires seront mobilisés pour réussir cette réforme. «c’est un enjeu de l’Etat marocain, et non d’une équipe», dit-il.
Le déploiement de cette réforme se fera à partir de la rentrée prochaine, indique Miraoui. Selon lui, le nombre de places offertes au concours d’accès aux facultés de médecine devrait doubler en 5 ans.
«Les étudiants inscrits cette année en troisième année seront concernés par le cycle de 6 ans. Mais la discussion est encore ouverte entre les doyens, les étudiants, les professeurs et les syndicats. J’ai demandé aux présidents des universités de mener cette discussion pour co-construire un projet ensemble», souligne le ministre.