Il nous faut une éducation politique

Fouad Laroui.

ChroniqueEt ne parlons même pas des semi-analphabètes trafiquants de drogue qu’on retrouve Présidents de région: c’est ça, la politique?

Le 03/04/2024 à 12h01

C’était l’année du bac, à la fin des années soixante-dix. Interne à Casablanca, toujours plongé dans un manuel de mathématiques ou dans un roman, j’étais plutôt déconnecté de ce qui se passait dans le pays. On n’en avait que de vagues échos derrière les hauts murs de «Lyautey». J’étais plus au fait de ce qui se passait à Versailles sous Louis XIV (grâce au duc de Saint-Simon) qu’à Settat sous Driss Basri (pas le moindre duc pour nous parler de ça).

Un jour de sortie, je me promenais avec un condisciple du côté du Parc de la Ligue Arabe lorsque soudain je le vis détaler, traverser en trombe le boulevard puis se perdre au loin, dans le crépuscule, comme un cowboy sur son cheval à la fin du film.

Que diable s’était-il passé? Lorsque je le revis, le lendemain, il me l’expliqua, rouge de colère: j’avais prononcé le nom «Karl Marx» à haute voix, dans la rue.

- Imbécile, me dit-il, tu m’as mis en danger, c’est pour ça que je me suis carapaté. Tu ne sais pas que la police est partout? Il y en a qui sont arrêtés pour moins que ça!

- Moins que ça? Juste pour avoir dit «Karl», alors?

- Imbécile.

(NB: Nos plus jeunes lecteurs refuseront de croire à la véracité de l’anecdote ci-dessus; et pourtant, elle est vraie. J’ai toujours en mémoire la silhouette de N. fuyant au loin.)

Cela pour dire qu’il fut un temps où s’intéresser à la politique était une activité dangereuse dans notre pays. Elle ne l’est plus. Et pourtant, ils sont rares, très rares, les jeunes qui en font, c’est-à-dire qui militent avec abnégation dans un parti avec l’espoir de changer les choses. Pourquoi?

D’ailleurs -avant même de répondre à cette question-, la situation est encore pire qu’elle n’apparaît puisque beaucoup de ceux qui font de la politique n’ont aucunement en vue l’intérêt général mais le leur -et rien que le leur. Je me souviens d’avoir demandé à un ami d’enfance, devant le théâtre A*, à E* (soyons discret), en quoi consistait son activité au Conseil municipal puisqu’il y avait été élu. Il me répondit en me récitant la liste des villes avec lesquelles E* était jumelée: de beaux voyages en perspective… C’était ça, pour lui, faire de la politique.

Et ne parlons même pas des semi-analphabètes trafiquants de drogue qu’on retrouve Présidents de région: c’est ça, la politique?

C’est ce désastre qui explique une caractéristique frappante de notre beau pays: notre premier parti, si l’on se réfère au nombre de ministres affiliés, n’existe pas officiellement. Il n’est enregistré nulle part. C’est le PDT -parti des technocrates. Et c’est d’ailleurs une bonne chose: mieux vaut un technocrate compétent (repeint dans n’importe quelle couleur) qu’une nullité narco-politique.

Comment en est-on arrivé là? Il me semble qu’entre une époque, celle que j’évoque plus haut, où il y avait vraiment un engagement politique -qui comportait des risques- et une époque où il n’y a plus de risque mais où l’engagement a presqu’entièrement disparu, nous n’avons pas su gérer la transition. Il s’agissait d’éduquer toute une jeunesse à la politique. On ne l’a pas fait. Instruction civique, instruction islamique: il a manqué l’instruction politique.

D’abord, il aurait fallu commencer par l’étymologie: la politique, c’est l’art de gérer la polis, c’est-à-dire la cité. Par définition, c’est l’affaire de tous les citoyens et non d’une élite. Gérer la cité, c’est travailler pour le bien commun, l’intérêt général. Et quand il y a des divergences sur la façon de procéder, il faut mettre sur la table des points de vue -c’est une base de négociation- et non des dogmes, religieux ou autres, qui tuent toute discussion.

Les quelques points qui précèdent me semblent constituer l’ossature d’une première leçon du Cours d’instruction politique que j’appelle de mes vœux. Une dizaine de leçons de plus, dès l’école, et on aura peut-être, dans quelques années, des jeunes qui feront de la politique dans le bon sens du terme.

Ce sera vraiment un progrès dans la construction démocratique de notre pays.

Par Fouad Laroui
Le 03/04/2024 à 12h01

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Cette chronique a déjà été publiée il y a quelque temps me semble-t-il. Elle garde tout son intérêt. Les jeunes qui n'ont pas d'éducation politique ont dû savoir ce que leurs parents ont subi dans les années évoquées par Ssi Laroui. J'en ai fait les frais personnellement en me retrouvant arrêté et fiché à l'âge de 17 ans en 74 au grand désespoir de mes parents. Expérience traumatisante qui ne m'a pourtant pas empêché de poursuivre mon "militantisme" au sein de l'UNEM à Paris. Mais de retour au pays, je n'ai pas incité mes enfants à en faire autant. J'ai essayé de leur inculquer une certaine éducation politique pour les ouvrir au monde et à la situation au Maroc. Fort heureusement, cette dernière a beaucoup évolué depuis et tant mieux. Vivement une vraie éducation politique bien structurée

Pendant les tristes Années de Plomb en parallèle de la peur qui régnait, les Marocains étaient très politisés et particulièrement les jeunes ! L'UNEM et le SNESUP arrivaient à mobiliser plus de 90 % des Étudiants et des Enseignants Universitaires ! En Europe L'UNEM figurait dans les cours de Sciences Po ! J'ai pu approcher de près l'immense Ignorance Politique des citoyens Européens et Américains et ce malgré les moyens dont ils disposaient ! Actuellement cette Ignorance ne fait que s'aggraver chez-eux et Chez-nous ! À mon humble avis ceci s'explique par la Platitude et la Médiocrité de la Seine Politique INTERNATIONALE ! MERCI

Hier avec ma fille cette année en dernière année de lycée nous discutions de l'absence d'un enseignement de culture générale à l'école. Elle m'a dit que ça devrait être une matière d'enseignement sans évaluation (notes...). Et d'ajouter que les jeunes ne savent rien du passé que ce soit du Maroc ou du monde. Je lui ai demandé est ce qu'elle connait stalline mehdi benbarka allal el fassi... walou! Profitant du parcours que nous faisions ensemble en voiture je lui ai parlé de l'union soviétique de la prestroika d'évènements de l'histoire du Maroc. Elle était très intéressée.

A lire pr. Tozy sur JA Rubrique Maroc

Anti-fonctionnaire?

Un anti-état?

Vous n'avez pas été reintegré? Pas de dommages et intêrets?

Peut-être faudrait-il introduire l'obligation de voter aux élections - comme c'est le cas en Belgique. Les gens seraient alors obligés de s'intéresser à la politique.

The environment as third teacher plays a key role on shaping the youth to get them prepared to the public interest management. Most people are often seen taking care of their own homes or personal belongings but less when it comes to shared space like street. That reflects their understanding of politics. Certainly, a minimum education is required, I agree with you on this point, but the matter should be taught earlier in day-to-day life, like raising kids in volunteering task, awakening their motivation, valuing, and awarding them for each service done in benefit of the society.

Il est triste de constater que nous assistons à une GLOBALISATION Des Malheurs de ce Monde (Misères, Guerres et Migrations Mortelles, Génocides et Massacres d'Enfants ...) ! Aujourd'hui, ce sont les "grands" de ce Monde qui ont besoin d'une ÉDUCATION Politique : AMÉRIQUE, ALLEMAGNE, ANGLETERRE, FRANCE... ONU, CONSEIL DE SÉCURITÉ, OMS, COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE,... La Politique Mondiale est MALADE ! ... Dans cet Enfer Mondial, le Maroc paraît comme un Paradis ... Espérons qu'on nous laissera en Paix !!!🙏🙏 🙏 MERCI

Cher "Observer", les problèmes Marocains cités par l'auteur sont réels ! Mais à l'échelle Mondiale et à l'heure actuelle, ils paraissent dérisoires ! ... Tout est Relatif ! Respects et Merci

« le Maroc paraît comme un Paradis ... Espérons qu'on nous laissera en Paix » ça c’est la suffisance dans l’insuffisance !!

"Observer" ! vivez-vous sur Mars ?! ... Le bruit des Bottes est à nos portes si vous suivez l'actu !!! Suis-je défaitiste ou laxiste ? Faut savoir !? ... Merci

En plus d’être hors sujet, tu as une opinion défaitiste et fataliste! Préfères-tu qu’on te laisse tranquille dans ton «paradis» avec tes personnages préférés; tels que Naciri, Bioui, Moubdiae, Radi pour n’en nommer qu’une petite poignée de la horde de criminels et sangsues du système politique? Wake up buddy, stop being in denial!

ABNEGATION

des millions de personnes russes ont perdu la vie pour ériger l'état soviétique pour satisfaire lénine qui doit regreter ces sacrifices pour ce résultat :Poutine,la corruption généralisée,sans oublier Naceur d'égypte ,ami de l'union soviétique,défait par israel, que Naceur voulait détruire,alors qu'il était de l'intérêt des arabes d'accepter le partage de la palestine ,le voilà le malheur de gaza crée par le hamas qui a offert l'occasion à israel de tuer,des milliers et d'affamer d'autres milliers de palestiniens, des naifs ici même au maroc qui croient encore à la disparition d'israel,tel le PJD,le parti obscurantiste qui utilise l'islam comme politique,et les oppositions dites socialites et communistes marocainesqui ont crée un blocage de 30 ans au maroc, nuisible,résultat:non politique

Nonpolitique. Et si vous étiez politique quelles autres bêtises auriez vous pondu.

Naceur? Vous voulez dire Nasser? Gamal Abdel Nasser? Soyons précis, sinon on ne se comprend plus

C’est vraiment “du coq à l’âne”. Votre réaction me laisse dubitatif 🤔

Très bonne suggestion. Mais l'éducation politique pourrait simplement être une branche de l'éducation civique. Être un bon citoyen, c'est s'occuper aussi de la politique locale.

"beaucoup de ceux qui font de la politique n’ont aucunement en vue l’intérêt général mais le leur -et rien que le leur. ". Cette phrase à elle seule résume la mentalité des politiques au Maroc, qu'ils soient élus, désignés ou cooptés. Triste constat. Oui, il nous faut une éducation politique. Et faire primer l'intérêt général ou commun sur le privé. Servir et non pas se servir.

M. Laroui, si la scène politique du bled a pris les allures des cinq familles de la mafia new-yorkaise des années 70 et 80, c’est la faute à ceux qui, sous prétexte de sa «démocratisation», crurent bon d’ouvrir grandes les portes de la chose publique à certains profils; dont ceux que vous décrivez. Ainsi, on cru «ingénieux» de créer de fausses élites dans le but de marginaliser les élites historiquement identifiables par leur loyauté envers les institutions de l’Etat; principalement la monarchie. On a donc attiré les «semi-analphabètes », les criminels, et les arrivistes de tous backgrounds! Une grosse erreur de calcul qui, aujourd’hui, donne à la fonction de politicien une très mauvaise réputation. Au fait, ils sont où les «responsables» et «conseillers» qui défendirent cette stratégie?

Pour intéresser les gens (faire adhérer les jeunes en particulier) à la politique, il faudrait d’abord créer un climat politique qui favorise un débat d’idées ; projet de société contre projet. Un débat où on évite les amalgames et où les règles du jeu et les enjeux soient claires pour tout le monde. La politique, c’est un tout. N. B.: on peut dire beaucoup de choses sur l’époque des années 70 - 80 du siècle dernier, mais une chose est sûre : on avait accès libre aux livres marxistes, que ce soit sur les étalages des librairies ou aux centres culturels, y compris de l’URSS.

Bjr professeur! Il me semble que les Marocains sont devenus apolitiques et ce depuis la fameuse alternance qui a favorisé les socialistes,les istiqlaliens,les pjdistes et les indépendants avec leurs alliés.Pourquoi cet apolitisme?Parce que les électeurs ne voient que des parlementaires et des ministres riches à milliards en plus des lois pas très brillantes.Fort heureusement,le roi,que Dieu le glorifie,tient les rênes,propose des personnes compétentes et impose des programmes sinon c'est la débandade.J'espère qu'on fera appel à des hommes tels que vous pour débarrasser le champ politique de certains qui nuisent beaucoup aux citoyens,au pays et à l'image de notre cher Maroc.Merci pour vos belles leçons.Salut à vous,à vos lecteurs et au 360.ma.

La démocratie ne peut fonctionner que dans les sociétés où il y a un certain niveau de conscience politique. Elle est aussi un état d’esprit.Chez nous, elle coûte cher (en ressources et perte de temps ) et ne rapporte rien . Je n’arrive pas à comprendre la raison d’être de 2 chambres avec un nombre de parlementaires équivalent à celui de l’Inde dont la population est 40 fois la notre 🙀.Fini le temps où le bon politique était celui qui faisait les bons et longs discours. Aujourd’hui, il faut être capable de faire le bon diagnostic, fixer des objectifs et élaborer des stratégies pour les atteindre.Ce boulot ne peut pas être fait par " الحلايقية " et les charlatans. Il faut des compétences.Avec la globalisation et l’IA,un pays se gère comme une entreprise qui doit se battre pour survivre.

Bonsoir Ssi Omar, justement c'est dans les Pays où la Politique n'est pas libre que les Réseaux Sociaux devraient être bénéfiques pour les Peuples ! Or, c'est tout à fait l'inverse qui est observé ! ... Juste pour dire qu'on surestime trop le pouvoir de ces Réseaux ! Respects et Merci

Bonjour Monsieur Hamdaoui. Recentrez-vous! Je parle de pays où la politique se pratique librement. Dans les autres, c'est la terreur, vaste programme! Cordialement.

Avec tous mes respects Ssi Omar au Soudan, en Syrie, en Libye, en Algérie... et en Palestine et à Gaza en ce moment quel Pouvoir a le Peuple ??? ... Merci

Bonsoir Monsieur Driss. C'était en 1963, adolescent, que j'ai eu ma première leçon de politique, en regardant le film "Le Président" avec Jean Gabin. Dans une de ses déclarations aux parlementaires, il dit "La politique, messieurs, devrait être une vocation.Je suis sûr qu'elle l'est pour certains d'entre vous.Mais pour le plus grand nombre, elle est un métier.". Depuis, je n'ai fait que constater la constance de cette déclaration. Mais comme vous dîtes, il est fini le temps où le bon politique est celui qui a la capacité de faire de bons et longs discours. L'hyper-connectivité du monde a complétement changé la donne, avec les réseaux sociaux, les influenceurs, les fake news, ... Nous sommes dans une révolution politique où le peuple a un pouvoir qu'il n'a jamais eu auparavant. Cordialement

Tout à fait d'accord, monsieur Driss.

Le PDT (Parti Des Technocrates) ce serait comme les PDT (pomme de terre), produit multifonction, à usages multiples, peut s'accomoder avec toutes les situations et toutes les recettes (les sauces), à chaud comme à froid et faire l'objet de transformations sans fin pour satisfaire les besoins du moment. Après tout, pourquio pas? Beaucoup de boulversements qu'ont connu certains pays et populations sont intimement liés à la PDT.

Basri ressemblait à Richelieu dans l'histoire de France.Mieux vaut s'éloigner de la politique que d'aller croupir dans des geôles et souvent subir la torture.

Il faut dire que nos politiciens ont trahi toute une génération, pas évident donc qu'on en parle en bien à nos progénitures. Nos partis politiques sont une niche pour les arrivistes de tout poile qui provoquent bousculades et grabuge au portillon oú tous les coups bas sont permis, et on continue à parler de formation politique......non merci je préfère rester technocrate.

Ceux qui avaient 18 ans dans les années soixante-dix (ou soixante d'ailleurs) ont vécu des anecdotes comme celle rapportée ici. Beaucoup ont même connu bien pire à cause de leur engagement politique justement. Cette époque est certes révolue au Maroc, mais elle a laissé des traces profondes. Malgré des changements tangibles, il y a ce réflexe de la peur de se faire arrêter pour ses opinions ou ses engagements. Oui, il faut une instruction politique digne de ce nom, mais il faut d'abord et avant tout redonner confiance au peuple pour qu'il n'ait plus peur. C'est sûrement plus difficile.

C'est enigmatique où il y avait vraiment un engagement politique et une époque où il n’y a plus de risque mais où l’engagement a presque entièrement disparu. C'est valable aussi pour le militantisme en général y compris pour les droits des femmes...

Tuer le politique c'est d'immaginer un instant qu un technocrate fait de la politique ou sait ou saura faire de la politique ...il gère sa carrière ...non pas aux services du citoyen qui au passage ne l'a pas élu mais au service de l'état ...c'est noble mais il pourrait le faire aussi en étant chef d entreprise ou militant associatif Mais il veut le prestige qui va avec le statut du diplôme ...drôle de conception de la politique ...dès qu'il y a profit on s'écarte de la polis et on tombe dans le népotisme. Eduquez la population commence par éduquer l élite à la vraie réalité du peuple et de ses problèmes que le technocrate place au second plan après bien après sa réussite personnelle Aucune génération à part celle issue du monde rural au lendemain de l indépendance ne sait sacrifier ...

Monsieur Triste, Les " technocrates " ( quoique je préfère les " compétences " ) ne viennent pas de la planète Mars, mais sont issus du peuple marocain dont ils connaissent parfaitement la réalité, aussi multiple, diverse, complexe et exceptionnelle soit-elle ! J’ai lu et relu votre conclusion, mais, je n’ai rien compris. Que voulez-vous dire par: " Aucune génération, à part celle issue du monde rural au lendemain de l’indépendance,ne s’est sacrifiée "? Cordialement

Pas d'accord, monsieur ou madame Triste. Le technocrate - qui gère l'eau, l'électrification, le développement du réseau routier, les ports, la promotion des exportations... - ne fait pas de politique, comme vous semblez le dire (si j'ai bien compris votre commentaire). L'idéal serait de voter pour des partis politiques qui auraient en leur sein ces compétences (en plus d'un programme de gouvernement). Hélas, c'est rarement le cas. On fait donc appel à des technocrates en leur donnant en passant la carte du parti... Ce n'est pas forcément une mauvaise chose d'ailleurs, comme le dit M. Laroui. En tout cas, c'est un pis-aller. Cordialement, J. B.

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