Des membres des communautés juives franco-marocaines racontent leur «retour aux sources»

Les membres de communautés israélites du sud de la France chantent ensemble «Laâyoune Ayniya», lors d'une réception organisée en leur honneur, mercredi 23 février 2022 à Casablanca.

Les membres de communautés israélites du sud de la France chantent ensemble «Laâyoune Ayniya», lors d'une réception organisée en leur honneur, mercredi 23 février 2022 à Casablanca. . Khadija Sebbar/Le360 (capture image vidéo)

Le 24/02/2022 à 17h42

VidéoC’est dans une ambiance festive et conviviale que s’est déroulé hier, mercredi 23 février 2022, un dîner en l’honneur des membres des communautés juives marocaines du sud de la France, lesquels sont venus visiter, pendant une semaine, le Maroc, leur pays d'origine qui leur a tant manqué. Les images.

Une trentaine de présidents de communautés israélites du sud de la France, en compagnie de leurs épouses pour la plupart, sont en visite au Maroc depuis dimanche dernier. Une réception a donc été organisée hier, mercredi 23 février 2022, au Cercle de l’Union à Casablanca, en leur honneur pour célébrer leur «retour aux sources». 

Pour Serge Berdugo, secrétaire général du Conseil de la communauté israélite du Maroc, cette communauté juive résidant au Sud de la France est, grâce à cette visite orchestrée par l'association amitié et entraide franco-marocaine, comblée de bonheur de pouvoir redécouvrir les lieux qui ont bercé son enfance.

Les membres de cette communauté ont également été ravis de pouvoir explorer les lieux qui ont marqué la présence de leurs familles et symbolisé leur coexistence avec les musulmans aux quatre coins du Royaume, a-t-il dit.

«Cette communauté a retrouvé une joie de vivre qu'elle avait enfouie au fond de son cœur. Ses membres sont venus de Nice, de Sète, de Béziers, de Montpellier, d’Avignon ainsi que d’autres villes du Sud de la France pour se retrouver au Maroc, retrouver leurs racines, leurs attaches familiales et les lieux qui ont marqué leur enfance. Ils veulent aussi communier avec le peuple marocain qui leur manque», a ajouté Serge Berdugo.

Sonia Perez, avocate à Montpellier, originaire de Oued Laou, a souhaité remercier le roi Mohammed VI pour sa vision avant-gardiste. «Je voudrais aussi remercier toutes les personnes qui nous ont accueillis et qui ont été aux petits soins. Ce voyage a été une pure merveille. J’ai eu la chair de poule tout le temps. J’ai été dans une émotion incommensurable», a-t-elle dit.

Albert ElHarrar, président de la communauté juive de Créteil et du conseil municipal de la ville, qui fait partie de cette délégation, quand bien même sa ville ne fait partie du Sud de la France, est natif de Berrechid et apprécie de faire partie du voyage.

«Je suis content de faire partie de cette délégation qui découvre le Maroc. Les membres de ces communautés israélites du sud de la France ont quitté le Maroc depuis longtemps. Ils revivent maintenant leur enfance et leur jeunesse. Vive ce Maroc riche, ce Maroc pluriel, ce Maroc de fraternité, d’amour et d’hospitalité», a-t-il relevé.

Il explique également que pour sa part, il n'a jamais coupé les liens avec la mère-patrie, ni ceux qui le lient à la communauté musulmane d'origine marocaine de sa circonscription.

«Quand je défends les intérêts des sujets marocains en préfecture, on me demande si je suis juif ou musulman. Garder ces liens de fraternité que j’ai toujours eus avec mes amis et frères marocains fait ma force», a-t-il souligné.

Meyer Benzecrit, président de la communauté juive à Carpentras (Safrioui par son père et Souiri par sa mère), a déclaré que sa vie au Maroc était extraordinaire. Celui qui a quitté le Maroc à l’âge de 18 ans se dit «absolument ébloui» par les changements qu’il a pu constater dans le Royaume.

«Le Maroc est extraordinaire par sa rapide évolution, sa croissance exponentielle, mais surtout par son exemplarité unique dans le monde arabe et musulman. Cette exemplarité de tolérance, d’amitié et de fraternité. Une exemplarité ancrée dans l’ADN de tous les Marocains», a-t-il fait observer.

Par Hajar Kharroubi et Khadija Sebbar
Le 24/02/2022 à 17h42