Viande rouge importée: des milliards pour rien, la tutelle sur la sellette

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Revue de presseLe Royaume aurait perdu quelque 13 milliards de dirhams dans l’importation de bovins, d’ovins et de viandes rouges, sans que cela n’ait eu l’impact espéré sur les prix. Le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, est appelé à s’en expliquer au Parlement. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 03/02/2025 à 19h02

L’opposition à la Chambre des représentants a convoqué Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime et du Développement rural, afin de l’interpeller sur les allégations concernant la perte de 13 milliards de dirhams destinés à l’importation de bovins, d’ovins et de viandes rouges, sans que cela n’ait eu d’impact sur les prix, qui restent élevés, indique le quotidien Assabah de ce mardi 4 février.

En effet, le prix du kilogramme de viande d’agneau a atteint 140 dirhams.

Les groupes et formations parlementaires de l’opposition ont ainsi adressé une correspondance au président de la commission des secteurs productifs à la Chambre des représentants, pour discuter de la véracité de cette perte financière et examiner les conditions d’octroi d’avantages fiscaux liés à l’importation de bovins, d’ovins et d’autres viandes rouges.

Ils souhaitent aussi connaître le nombre de bénéficiaires de ces privilèges, leur lien avec l’élevage du bétail, ainsi que l’impact de ces importations sur la consommation quotidienne des Marocains, alors que les prix de la viande connaissent une flambée inquiétante à tous les niveaux, et devraient encore augmenter à l’approche du mois sacré de Ramadan, écrit-on.

Les députés de l’opposition ont critiqué, lors des sessions des commissions parlementaires permanentes et générales, ainsi que dans les couloirs du Parlement, la gestion de ce dossier par le gouvernement.

Ils ont souligné la possibilité que des intermédiaires (les «chennaka») aient bénéficié de subventions, au lieu des véritables éleveurs (les «kessaba»), mettant ainsi l’accent sur la recherche du profit, au détriment de la baisse des prix de la viande bovine et ovine.

Les parlementaires s’interrogent sur l’utilité de ces subventions, en l’absence d’un réel impact sur les prix et comptent interroger le ministre sur les mesures qu’il envisage, pour préserver le cheptel dans un contexte de sécheresse qui pèse lourdement sur les agriculteurs et les éleveurs.

Ils souhaitent aussi savoir quelles dispositions seront prises pour garantir la célébration de l’Aïd Al-Adha, alors que certaines rumeurs évoquent l’éventualité d’une annulation de la fête, en cas de hausse continue des prix et de baisse des effectifs du cheptel.

Par Walid Ayadi
Le 03/02/2025 à 19h02