Prévue par l’article 105 de la Constitution et par le règlement intérieur du Parlement, la motion de censure ne peut être validée par la présidence de la Chambre des représentants qu’après avoir recueilli les signatures du 5ème des 395 députés qui composent l’instance législative, a affirmé Jamal Benchekroun, membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et ancien député.
«Pour valider la demande, nous avons besoin de 79 signatures, ce qui est à notre portée», a-t-il expliqué, précisant que «le Parlement dispose de plusieurs mécanismes pour contrôler le gouvernement, dont celle de la motion de censure». Et de souligner que l’opposition au sein de la Chambre des représentants s’apprête à l’activer. «L‘objectif ultime d’une motion de censure est la chute du gouvernement, mais en l’absence d’une majorité absolue du côté de l’opposition, elle ne pourra pas le renverser», a-t-il noté.
Pour autant, cette procédure permettra à l’opposition d’«ouvrir un débat public sur les actions du gouvernement, des actions négatives dont les impacts sont lourds sur les plans économique, politique, culturel et social. L‘idée est de tirer la sonnette d’alarme et d’utiliser cet outil de contrôle parlementaire pour souligner que la situation est très grave», a expliqué Jamal Benchekroun.
Les partis de l’opposition, en l’occurrence le PPS, l’Union socialiste des forces populaire (USFP), le Mouvement populaire (MP) et le Parti de la justice et du développement (PJD), entameront donc cette procédure le mardi 13 mai, en collectant les signatures des députés. Ils introduiront ensuite la requête auprès de Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants, via une demande formulée par l’un des quatre groupes parlementaires.
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«Sept jours plus tard au maximum, le président de la Chambre basse fixera la date d’une séance plénière en présence du gouvernement, qui pourra répondre», poursuit Jamal Benchekroun. Le débat élargi portera alors sur «les questions qui fâchent, avant qu’un vote des députés ne soit tenu pour faire tomber ou pas le gouvernement».
Pour rappel, l‘opposition a eu recours à la motion de censure après avoir réclamé, en vain, la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire autour du scandale des subventions à l’importation des viandes rouges. L’opération a entraîné un manque à gagner au budget de l’État de plusieurs milliards de dirhams, sans pour autant atteindre son objectif qui était de stabiliser les prix des viandes rouges sur le marché.