Dépassée sur ce registre, l’Algérie s’apprête, à travers la Russie, à lancer des satellites. C’est ce qu’a annoncé, mercredi 26 avril, Iouri Borissov, directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, cité notamment par le média russe Sputnik. Des pays comme la Birmanie, le Vietnam, l’Égypte et l’Afrique du Sud sont également concernés.
«Même l’isolement qui nous est imposé par le G7, les États-Unis, n’a pas fait fuir un certain nombre de pays, comme l’Algérie, la Birmanie, le Vietnam, l’Égypte, l’Afrique du Sud, qui travaillent avec nous sur différents types de contrats pour le lancement de satellites que nous développons sur leur commande et que nous mettrons en orbite», a-t-il déclaré.
Iouri Borisov reconnait néanmoins que l’industrie spatiale et des fusées russe est dans un état «pas très bon» et «vieillissant». Tout est donc de savoir comment son agence, dont le programme spatial a été réorienté vers des satellites à usage à la fois civil et militaire, pourra opérer efficacement pour des pays tiers. Le secteur spatial russe est d’autant plus frappé par des sanctions américaines en lien avec l’Ukraine, interdisant notamment le lancement de satellites contenant des composants américains depuis les sites russes ou à bord de fusées construites en Russie.
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Cela n’empêche pas l’Algérie d’y avoir recours. La Russie est d’ailleurs, et de loin, le principal fournisseur d’armes du voisin de l’est, son troisième plus important client dans le monde. Comptez, à titre d’exemple, un contrat d’armement de 7 milliards de dollars signé en 2021.
Aux Etats-Unis, ils sont nombreux à s’en inquiéter. Dans une lettre adressée le 29 septembre 2022 au secrétaire d’Etat Antony Blinken, 27 députés, aussi bien républicains que démocrates, interpellent l’administration de leur pays et appellent à l’instauration de sanctions contre le régime algérien, accusé d’être le vassal d’une Russie de plus en plus au ban de la communauté internationale.
Cette lettre faisait suite à un courrier similaire également adressé au secrétaire d’Etat américain le 14 septembre de la même année. Signé par l’influent sénateur républicain de Floride, Marco Rubio, le message désignait déjà nommément l’Algérie comme étant l’«un des principaux acheteurs mondiaux d’équipements militaires de la Fédération de Russie» et appelait, là encore, à des sanctions contre la junte.