Deux jours seulement après sa nomination, le nouveau Premier ministre algérien, Nadir Larbaoui, censé être actuellement en pleines tractations avec les compétences politiques locales pour former une nouvelle équipe gouvernementale, a surpris les Algériens, qui s’attendaient à un message fort de la part du nouveau chef du gouvernement concernant leurs préoccupations. Or, en guise de première activité officielle, Larbaoui a reçu le chef du prétendu «Conseil national» (parlement) du Polisario, Hamma Salama, présenté par les médias locaux comme effectuant une «visite officielle en Algérie», pays qu’il n’a jamais quitté depuis plusieurs décennies.
Cette réception n’est en réalité pas une surprise, sachant que Nadir Larbaoui n’est autre que l’ancien représentant permanent de l’Algérie à l’Organisation des nations unies (ONU), poste dont le seul rôle consiste à défendre non pas les intérêts de l’Algérie, mais les thèses séparatistes du Polisario. Cette primeur réservée au dirigeant séparatiste par le tout nouveau Premier ministre algérien laisse croire que l’une des principales raisons qui seraient derrière la chute d’Aïmene Abderrahmane est qu’il n’a pas accordé trop d’importance ou de subsides financiers aux dirigeants du Polisario.
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C’est peut-être en ce sens que Hamma Salama a particulièrement mis l’accent sur sa rencontre avec Nadir Larbaoui, qui, a-t-il dit à l’APS, l’agence officielle algérienne de presse, «nous a consacré sa première audience depuis sa nomination, un geste qui revêt plusieurs significations». Lesquelles? Hormis le fait que Larbaoui, issu du clan présidentiel qui est en train de tisser sa toile, veut ainsi rassurer le clan de la junte militaire que le Polisario, même en décomposition avancée, reste la pierre angulaire des politiques intérieure et extérieure de l’Algérie.
Pour leur part, certainement en vue de conserver leurs portefeuilles ministériels, n’étant pas encore assurés de rempiler dans le nouveau gouvernement Larbaoui en gestation, le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, et celui des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, ont également reçu, en moutons de Panurge, le même dirigeant du Polisario durant la même journée du 13 novembre. Des réceptions qui ont été relatées en Une de l’APS.
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Selon cette dernière, Ahmed Attaf et le dirigeant du Polisario ont discuté des «difficultés qui se posent au processus de paix au Sahara occidental». Il s’agit là d’une reconnaissance à peine voilée que la messe a été dite sur le dossier du Sahara marocain. Mince espoir, en abordant la prochaine entrée de l’Algérie en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU durant les deux prochaines années (2024-2025), Hamma Salama a affirmé que cette présence algérienne sera «efficace» et dédiée «en priorité» à la défense de «la cause du Sahara occidental».
A aucun moment Ahmed Attaf n’a fait la moindre allusion, avec son hôte de pacotille, à la récente résolution 2703, votée le 30 octobre dernier par le Conseil de sécurité de l’ONU. Une résolution à nouveau saluée par le Maroc et qui a laissé sans voix le régime algérien et sa meute médiatique, apparemment lassés par les vociférations stériles durant toutes ces dernières années. A son tour, Mohamed Laagab a choisi «El-Aurassi», un luxueux hôtel de la baie d’Alger, pour recevoir Hamma Salama. Au cours de cette rencontre, le ministre algérien de la Communication a affirmé que tous les moyens techniques de son département sont mis à la disposition du Polisario pour renforcer sa guerre médiatique contre le Maroc.
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Il a aussi exprimé «sa pleine disponibilité à coopérer et à coordonner avec les frères sahraouis à travers l’organisation de sessions de formation au profit des journalistes sahraouis». C’est à se demander, à part les fake news, une spécialité des médias officiels algériens, ce que le ministre algérien de la Communication va apprendre à son antenne sahraouie, alors qu’un simple youtubeur comme Amir DZ fait plus d’audience en Algérie que l’ensemble des médias publics algériens.
Pour ne pas rester en marge de ces rencontres théâtrales organisées en l’honneur du séparatiste Hamma Salama, ce dernier a également été reçu par le plus vieux président de Sénat au monde encore en exercice, à savoir Salah Goudjil (bientôt 93 ans), ainsi que par le président de la Chambre des représentants, Brahim Boughali. Tous ces contacts entre le parrain et son filleul cachent mal la panique du Polisario, qui sent la fin inéluctable toute proche.