C’est aujourd’hui que la Chambre des conseillers devrait voter, en plénière, le projet de loi organique sur le droit de grève, un texte qui sera par la suite soumis à la Chambre des représentants pour une deuxième lecture. Présent à l’Hémicycle, le ministre de l’Emploi Younes Sekkouri a rappelé les nouvelles mesures introduites par le gouvernement. Younes Sekkouri a, en premier lieu, évoqué l’amendement qui annule la criminalisation des salariés pour observation d’une grève ainsi que l’abandon de la contrainte du corps en cas de non-paiement d’amendes.
S’exprimant devant la presse avant la reprise des débats sur le vote en séance plénière, le ministre a fait part d’une autre concession faite par l’exécutif et qui consiste à infliger une amende au patron d’une entreprise dont le montant peut aller jusqu’à 200.000 dirhams pour une sanction abusive comme le licenciement ou la fermeture illégale d’une entreprise.
«Le préavis de grève a été ramené d’un mois à sept jours», fait encore savoir Younes Sekkouri qui a annoncé qu’il ne saurait être désormais question de «syndicats les plus représentatifs. Tous les syndicats se valent», a-t-il insisté. Et d’ajouter que pour qu’une grève soit légale et autorisée, «il suffira que 25% du personnel votent favorablement, en lieu et place des 70% comme pratiqué auparavant».
Younes Sekkouri rappelle également l’interdiction faite au patronat de recourir aux salariés de remplacement en cas de grève. Le ministre a par ailleurs insisté sur le fait que la nouvelle loi «assure aussi bien le droit de grève, mais garantit le droit des autres ouvriers qui n’adhèrent pas à la grève». «Nous avons veillé à élaborer un texte équilibré. Pour y parvenir, le gouvernement a amendé plusieurs articles, notamment le préambule qui identifie la mention de grève.»
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Lors des débats de cette matinée à la Chambre des conseillers, les élus de l’UMT se sont retirés, confirmant la décision de la centrale syndicale d’organiser mercredi et jeudi prochains une grève nationale. La Confédération démocratique du travail a pour sa part appelé ses militants à faire de même. Répondant implicitement à cette annonce de grève, le ministre s’est contenté de dire que «les décisions des syndicats se respectent.»