Lundi 14 août, alors que le Maroc fêtait le 44e anniversaire de la récupération de la province de Oued-Eddahab, le chef des séparatistes de Rabouni a choisi d’avancer d’une journée la clôture de «l’université d’été» des dirigeants du Polisario à Boumerdès, initialement prévue le 15 août. Cette manœuvre était une tentative d’occulter la célébration de la journée historique du 14 août au Maroc. Lors d’un discours prononcé dans la ville du nord de l’Algérie, le chef du Polisario a appelé à intensifier la guerre contre le Maroc, «quels que soient la durée» que prendra cette guerre et «le prix qu’elle coûtera»… à l’Algérie.
Pour donner l’impression qu’il n’est pour rien dans les propos belliqueux du chef du Polisario, le régime algérien, qui a écrit ce discours de A à Z et choisi son momentum, n’a envoyé aucun officiel pour assister à cette séance de clôture présidée par Brahim Ghali dans un amphithéâtre de la Faculté des sciences politiques de Boudouaou, à Boumerdès. Seuls étaient présents les pantins des généraux algériens, à l’image d’Abdelkader Bengrina, chef du parti «El Bina», estampillé islamiste, et Abou El Fadl Baadji, secrétaire général du moribond Front de libération nationale (FLN).
Mais le régime algérien a rameuté tous ses médias au profit de ce «conclave» du Polisario. Dans une lettre n° 477/2023, datée du 31 juillet dernier et adressée à tous les «directeurs de publication des médias nationaux» (télévisions, radios, sites électroniques, journaux…), la Direction des médias relevant du ministère algérien de la Communication a décrété l’obligation de la couverture médiatique de cette université d’été du Polisario.
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Mardi 15 août, quasiment tous les médias publics algériens ont repris le discours de guerre contre le Maroc prononcé par le chef du Polisario. «Brahim Ghali torpille le Maroc», s’enflamme L’expression, un quotidien attitré du pouvoir algérien, en référence peut-être à la guerre maritime dont on ne sait comment le Polisario pourrait la mener à partir du désert rocailleux des environs de Tindouf. Le week-end dernier, deux communiqués successifs du Polisario ont aussi fait état «d’attaques» (imaginaires bien sûr) contre des localités marocaines et annoncé le début d’une guerre totale, par air, mer et terre contre le territoire marocain.
En plus du Maroc, d’autres pays et des organisations internationales n’ont pas échappé à la vindicte du chef du Polisario dans son discours de Boumerdès. Une violente diatribe a d’abord visé le chef du gouvernement espagnol sortant, Pedro Sanchez, que Brahim Ghali appelle vainement, depuis une année et demie, à revenir sur sa décision de soutenir le plan marocain d’autonomie au Sahara.
Viennent ensuite «certains membres permanents» du Conseil de sécurité, en allusion aux Etats-Unis, qui ont reconnu la marocanité du Sahara, et ceux qui préconisent une solution politique intimement liée au plan d’autonomie. Brahim Ghali n’a pas manqué non plus de fustiger l’Union africaine (UA), qu’il enjoint de revenir sur la décision quasi unanime de ses chefs d’Etat prise au Sommet de 2018. Il exige de l’organisation continentale de reprendre en main le dossier du Sahara dont elle s’est définitivement dessaisie au profit exclusif de l’ONU. Brahim Ghali a aussi attaqué l’Union européenne à cause de «sa position controversée» de coopération avec le Maroc sans l’amputer de ses provinces du Sud.
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Les dirigeants du Polisario ont donc conclu leur université d’été de deux semaines, en somme un estivage avec leurs familles dans l’extrême nord de l’Algérie et sur les plages de la côte méditerranéenne sur le compte du Trésor algérien, par une nouvelle déclaration de guerre contre le Maroc et tous ceux qui soutiennent la marocanité du Sahara.
Tel est d’ailleurs l’objectif de la junte algérienne, qui organise, depuis 2009, cette «université d’été des cadres du Polisario» en vue de la conclure par une diatribe contre le Maroc.
Les dirigeants du Polisario sont ainsi choyés et pris en charge pour des vacances sur les plages du nord algérien et autres avantages indus, alors que les Algériens font actuellement face à l’interminable allongement de la liste des produits de base qui connaissent une flambée des prix sans précédent, amenant le président algérien lui-même à menacer la «issaba» des légumes secs (lentilles et haricots), en attendant de faire de même avec la «issaba» du poulet, devenu à son tour hors de portée des ménages algériens, ainsi que celle du sucre, un produit désormais rare, et celle des «climatiseurs», dont certains revendeurs viennent d’être emprisonnés pour spéculation et risquent entre 30 ans de réclusion et la perpétuité.
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Les populations sahraouies, elles, grondent leur colère dans l’enfer des camps du désert de Lahmada, où elles subissent actuellement l’enfermement le plus total.
Confronté à un rejet total et à une rébellion quasi quotidienne à Rabouni, Brahim Ghali a choisi de raviver sa guerre fictive contre le Maroc, une guerre qu’il est le seul à mener à coups de communiqués militaires mensongers qui affichent aujourd’hui 853 au compteur.
Mais en s’en prenant à l’ONU, à l’UA et à l’UE, Brahim Ghali a reconnu ouvertement qu’à part l’Algérie, le monde entier ne prête aucune attention à ses gesticulations.