«La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent», aurait dit Albert Einstein dans ce qui est assimilé à un mantra, figurant en tant que tel dans les carnets de sagesse.
Or, et pour rester dans les aphorismes, en bon marocain populaire cette fois: «Que peut donc comprendre l’âne au gingembre?».
Comment parler de logique, de cohérence, de finesse, de développement territorial, de stabilité régionale, de vision commune, de liens de religion, de fraternité et de voisinage à un régime aux abois, détaché de tout point de référence?
Non content d’avoir perdu le Sud, le voilà, selon toute apparence, en train de perdre définitivement le nord.
Dans le dossier du Sahara, le désarroi du marionnettiste est tel qu’il ne s’encombre même plus de son pantin vide de toute substance, pour se donner en spectacle en solitaire, quitte à rompre avec sa mensongère antienne, selon laquelle il n’est pas partie prenante du conflit.
La ficelle était un peu grosse!
Que d’énergies et de moyens dépensés par le manipulateur à vue, désormais au comble du désespoir avec tous les événements qui s’accélèrent et avec l’enchaînement des revers: réitération par les États-Unis de leur soutien à l’initiative marocaine d’autonomie en tant que solution crédible, réaliste et sérieuse; affirmation par Emmanuel Macron à Rabat de l’inscription du présent et de l’avenir dans le cadre de la souveraineté marocaine; évolution capitale de l’Espagne sur ce dossier en faveur du plan d’autonomie présenté en 2007 par le Royaume; ouverture de 29 consulats généraux dans les provinces du Sud dont 17 à Dakhla; succès marocains en Amérique centrale et en Amérique du sud avec la suspension récente de la reconnaissance de l’entité séparatiste par le Panama et le retrait de la reconnaissance de la république fantoche par l’Equateur, avec ordre donné aux derniers représentants du Polisario de débarrasser le plancher…
Pour ne pas finir totalement en pestiféré, rejeté par ce qui reste de ses derniers alliés traditionnels, le moment aurait été idoine pour Alger de procéder à son examen de conscience, au terme de près de 50 années de manigances et de nuisances.
Qu’a-t-il gagné avec l’histoire du Sahara qu’il voulait, selon l’expression de Houari Boumedienne, comme un caillou dans la chaussure marocaine, mais qui s’est transformé, par un juste retour des choses, en un pavé dans ses godillots, ruinant sa crédibilité et siphonnant ce qui reste de sa manne pétro-gazière, au détriment de son propre développement et du bien-être de ses populations acculées à faire des heures de queue interminables pour une brique de lait ou une bouteille d’huile de table.
Au lieu de retenir les leçons de son fiasco, et alors que le Maroc trace son chemin et renforce sa position sur la scène internationale, Alger poursuit sa mascarade, quitte à se tirer une balle dans le deuxième pied.
Tous les médias algériens de service en ont fait les choux gras depuis samedi dernier, dans une grandiloquence visant à habiller le vide et à enfler un spectacle clos sur lui-même: l’organisation de «la première session de la Journée du Rif», sous le thème «République du Rif et droit de recouvrer son indépendance», en présence de chefs de partis politiques algériens, des guignols moribonds du Polisario, et pour donner à cette pantalonnade une illusion internationale, le fidèle compagnon des coups tordus, à savoir le représentant du gouvernement sud-africain, et un enturbanné aux allures d’illuminé venu du Mozambique.
Devant pas loin d’une trentaine de micros attachés avec du scotch de fortune, se livre à son heure de gloire, en s’époumonant un autre micro à la main, le chef du gang indépendantiste créé en 2023 par trois pelés et un tondu avec, pour dénommée représentation, une villa offerte par les autorités algériennes sur les hauteurs d’Alger.
Quel régime insensé est-ce, celui qui affecte de manière directe sa réputation sur la scène internationale en révélant, pour ceux qui en doutaient encore, le spectacle d’une déchéance aux frontières de l’absurde, et le vrai visage du suppôt des divisions, ennemi des peuples et des nations?
N’y a-t-il personne de sage en Algérie -ou plutôt dans la diaspora, au vu de la chape de plomb qui s’abat sur les opposants- pour expliquer à la junte au pouvoir que les mêmes actions engendrent les mêmes suites, d’autant plus que l’Algérie, bloquée dans une logique de guerre froide, a perdu son influence régionale et a fini même par détourner ses anciens partenaires qui ont choisi la voie sereine et pragmatique de la coopération et des relations bilatérales renforcées avec le Royaume.
Question de mettre en pratique ses principes de séparation, comment va se dépatouiller Alger avec l’exacerbation des fronts intérieurs, depuis les Touaregs qui réclament l’indépendance de Tamanrasset et de l’Adrar jusqu’au Haut conseil de la Kabylie qui a proclamé la renaissance de l’État Kabyle, en plus d’autres foyers de tensions, notamment à Ghardaïa?
Vivre avec pour principale obsession de nuire n’est pas une politique en soi mais le signe manifeste d’un vaisseau à la dérive, sans gouvernail et sans boussole.