Vidéos. Coronavirus: l'Italie reconfine, le Portugal desserre l'étau, AstraZeneca dans la tourmente

Un membre du corps médical géorgien reçoit une dose du vaccin Covishield développé par AstraZeneca/Oxford contre le Covid-19, dans un hôpital de maladies infectieuses à Tbilissi, le 15 mars 2021. 

Un membre du corps médical géorgien reçoit une dose du vaccin Covishield développé par AstraZeneca/Oxford contre le Covid-19, dans un hôpital de maladies infectieuses à Tbilissi, le 15 mars 2021.  . Vano SHLAMOV / AFP

Le 15/03/2021 à 08h08

VidéoL'Italie, qui vient de dépasser les 100.000 morts du Covid-19, est aux trois quarts confinée à partir de lundi au moment où, à l'inverse, le Portugal commence la levée de ses restrictions, dans une Union européenne à la traîne sur les vaccinations et où le vaccin d'AstraZeneca multiplie les déboires.

Les Italiens concernés par les nouvelles mesures seront confinés jusqu'au 6 avril, ce qui inclut les fêtes de Pâques. Ecoles, restaurants, magasins et musées seront fermés dans la majeure partie du pays, classée en zone rouge contre le Covid-19.

Le pays table sur une amélioration "dans la seconde moitié du printemps", selon son ministre de la Santé Roberto Speranza.

La péninsule avait été il y a un an la première nation touchée en Europe et avait imposé un premier confinement au nord, étendu ensuite à tout le territoire.

Réouverture des crèches et des écoles primaires: le Portugal, lui, commence à alléger ses restrictions.

La France, qui a passé vendredi la barre des 90.000 morts, prévoit une centaine d'évacuations sanitaires de patients Covid la semaine prochaine depuis la région de Paris où les services de réanimation sont presque saturés.

L'UE reste à la traîne des Etats-Unis, d'Israël et du Royaume-Uni pour les vaccinations. Et la situation est actuellement marquée par les déconvenues d'un des sérums, celui du laboratoire suédo-britannique AstraZeneca, du fait d'inquiétudes sur de possibles effets secondaires ainsi que de retards de livraison.

Le gouvernement néerlandais a décidé dimanche d'en suspendre l'utilisation par précaution, jusqu'au 28 mars inclus, après que des "effets secondaires possibles" ont été rapportés au Danemark et en Norvège avec le vaccin AstraZeneca, sans lien avéré à ce stade, selon le ministère de la Santé.

Plus tôt dans la journée, l'Irlande avait pris la même décision après le signalement en Norvège de quatre nouveaux cas graves de caillots sanguins chez des adultes vaccinés.

La Norvège, qui a signalé samedi également des hémorragies cutanées chez des jeunes vaccinés, avait suspendu le vaccin la semaine dernière, comme le Danemark, l'Islande et la Bulgarie. La Thaïlande comme la République du Congo ont pour leur part reporté leurs campagnes de vaccination.

Après une brève suspension dimanche des vaccinations AstraZeneca, suite au décès d'un enseignant vacciné la veille, la région italienne du Piémont (nord-ouest) a décidé de les reprendre, excluant toutefois par précaution un lot de vaccins du laboratoire anglo-suédois.

Le président de l'Agence italienne des médicaments (Aifa), Giorgio Palu, a assuré que le vaccin AstraZeneca ne présentait "aucun risque", estimant que "les bénéfices dépassent largement les risques encourus" et appelant à dépasser "l'émotivité" et se fonder sur "des données scientifiques".

Dans un communiqué dimanche, AstraZeneca a indiqué qu'un "examen attentif de toutes les données de sécurité disponibles sur plus de 17 millions de personnes vaccinées dans l'Union européenne et au Royaume-Uni" avec son vaccin "n'a apporté aucune preuve d'un risque accru d'embolie pulmonaire, thrombose veineuse profonde (TVP) ou de thrombocytopénie dans aucun groupe d'âge, de genre, de lot ou de pays particulier".

Dans l'UE et au Royaume-Uni, des TVP et des embolies pulmonaires ont certes été rapportées chez les personnes vaccinées, mais "beaucoup moins que cela ne surviendrait naturellement dans une population générale de cette taille et similaire", a souligné le laboratoire.

L'Agence européenne des médicaments (AEM) a toutefois estimé qu'un lien de causalité était "probable" dans au moins certains des "41 rapports d'anaphylaxie possible observés parmi environ 5 millions de vaccinations au Royaume-Uni".

Elle fait valoir que des allergies sévères devraient être ajoutées à la liste des effets secondaires possibles du vaccin mais que celui-ci restait sûr.

Pour AstraZeneca, ces déconvenues s'ajoutent à la nouvelle baisse de ses livraisons à l'UE d'ici juin que le laboratoire a été contraint d'annoncer en invoquant des problèmes d'exportations.

Le groupe voit sa responsabilité "engagée", avec "seulement 25% des doses livrées" à la fin du premier trimestre, a estimé dimanche la ministre française déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher.

Le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton a jugé l'annonce d'AstraZeneca "inacceptable (...), ou en tout cas incompréhensible". Et vendredi dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait assuré qu'il n'y avait "pas de raison de ne pas utiliser" ce vaccin.

Expliquant que l'UE prévoit l'entrée en service avant juin d'un certificat sanitaire ("passeport vert") pour faciliter les voyages en son sein, Thierry Breton s'est toutefois voulu rassurant sur le programme de vaccination européen: "ce n'est pas parce qu'on a du retard sur AstraZeneca qu'on sera en retard sur notre programme de vaccination du premier trimestre".

La Commission, qui a négocié les contrats de vaccins au nom de ses 27 de l'UE, table sur une montée en puissance au deuxième trimestre et vise 70% d'Européens vaccinés d'ici la fin de l'été.

Aux Etats-Unis, pays le plus touché par la pandémie de coronavirus avec 534.275 décès, 68,9 millions de personnes ont reçu au moins une dose, et 36,9 millions étaient entièrement vaccinées, soit 11,1% de la population du pays, selon les données publiées samedi par les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique du pays).

Les experts de l'OMS devraient publier en milieu de semaine leur rapport sur les origines de l'épidémie de Covid-19, fruit d'une collaboration entre les spécialistes mandatés par l'Organisation mondiale de la santé et des experts chinois. Ils avaient été autorisés à mener l'enquête sur le terrain seulement un an après le début de l'épidémie par les autorités chinoises.

Le 15/03/2021 à 08h08