Vidéo. Evénements d'Al Hoceima: le verdict expliqué par Mohamed Abdennabaoui

Mohamed Abdennabaoui.

Mohamed Abdennabaoui. . DR

Le 04/07/2018 à 11h29

VidéoInvité, mardi 3 juillet, de "Daïf Al Oula", le procureur général du roi près la Cour de cassation, président du Ministère public, Mohamed Abdennabaoui est revenu sur les peines prononcées dans le cadre des événements d'Al Hoceima. Voici ses explications.

Il était des plus attendus sur le sujet. Invité, mardi 3 juillet, de la première chaîne nationale dans le cadre de l’émission «Daïf Al Oula», Mohammed Abdennabaoui, le procureur général du roi près la Cour de cassation, président du Ministère public, n’y est pas allé par quatre chemins en commentant le verdict, jugé sévère par nombre d’acteurs, prononcé à l’égard des personnes accusées dans le cadre des événements d’Al Hoceima. On s’en souvient, des peines allant de 20 ans de prison ferme à un an de prison avec sursis avaient été prononcées à leur encontre, mardi 26 juin, par la Chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca.

Si sa position ne lui permet pas de commenter ces jugements, Abdennabaoui insiste sur la nécessité de croire en l’indépendance de la Justice. D’autant que les accusés peuvent faire appel de ce verdict. Une chose est sûre: les chefs d’accusation retenus contre ces personnes sont graves, certains tombant sous le coup de la peine de mort ou de la perpétuité. «Quand il a prononcé 20 de réclusion, le juge a fait valoir des circonstances atténuantes», affirme le président du Ministère public. «La loi, dans l’article 147 du Code procédure pénale est claire: le juge, quand il s’agit de faits supposant la peine capitale ou la perpétuité, ne peut, dans le meilleur des cas, que (...) réduire [les peines] entre 20 et 30 ans de prison».

«Les personnes en cause ont été poursuivies. Et condamnées, non pas pour leurs revendications sociales ou économiques, mais pour des faits graves. Le dossier comportait des éléments comme le fait d’incendier un édifice de police, des jets de pierres, atteinte à la propriété d’autrui et complot contre la sécurité de l’Etat», explique Abdennabaoui.

Autre sujet en lien avec ce procès, la condamnation à trois de prison du journaliste Hamid Mahdaoui sur la base non pas du code de la presse, mais du Code pénal. «Le code de la presse s’applique à des faits relatifs à l’exercice de ce métier. Si un journaliste commet un meurtre ou un vol, il tombe sous le coup du code pénal», précise le président du Ministère public, ajoutant que Mahdaoui a été poursuivi pour non-dénonciation de crime, un crime qui ne figure pas dans le code la presse. «Maintenant, il faut attendre, le concerné ayant fait appel et disposant d’une défense solide», conclut-il.

Par Youssef Bellarbi
Le 04/07/2018 à 11h29