Refus de la délivrance de visas par la France: une «humiliation pour les Marocains», selon le sénateur Christian Cambon

 Christian Cambon, membre du parti Les Républicains, sénateur et président de la Commission des Affaires étrangères au Sénat français.

 Christian Cambon, membre du parti Les Républicains, sénateur et président de la Commission des Affaires étrangères au Sénat français. . DR

La décision de la France de diviser par deux le nombre de visas accordés aux citoyens marocains fait polémique. Dans un article publié dans la matinée de ce jeudi 29 septembre 2022, le site d’information de BFMTV aborde ce qui est devenu un problème, et tout particulièrement «la colère des Marocains privés de visa pour l’Hexagone».

Le 29/09/2022 à 14h59

Le site d’information français de BFMTV s’est intéressé, dans un article publié dans la matinée de ce jeudi 29 septembre 2022, à l’impact de la décision de la France de réduire de moitié le nombre de visas Schengen accordés aux citoyens marocains par les consulats de ce pays, ainsi qu'aux relations désormais tendues entre la France et le Maroc.

Un article riche en témoignages éloquents: une sexagénaire qui n’a pas vu son fils cadet, qui poursuit ses études supérieures en France, depuis trois ans... Un jeune ingénieur, qui n’a pas pu assister au mariage de sa sœur, Franco-Marocaine... Un membre du bureau central de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), qui n’a pas pu se rendre en France pour rencontrer des représentants de la société civile... Voilà, entre autres, quelques cas de Marocains, privés d'un visa Schengen délivré par la France, sans raison valable.

«Cette mesure s’applique sans aucun discernement, ça n’a pas de sens», déplore, pour BFMTV, Christian Cambon, membre du parti Les Républicains, sénateur, président de la Commission des Affaires étrangères au Sénat, mais aussi président du groupe d’amitié France-Maroc dans cette instance législative française.

Pour Christian Cambon, ces restrictions sont «absurdes». Il a d'ailleurs récemment alerté le gouvernement français à ce sujet, et pour lui, cette situation pourrait mettre en péril les relations de la France avec Maroc.

«Le Maroc, pays ami avec lequel nous entretenons des liens très forts, tant sur le plan militaire, économique, intellectuel que culturel, prend très au sérieux cette affaire», argumente-t-il, avant d'expliquer à l'auteur de cet article que cet état de fait est «très humiliant pour les Marocains. La question des visas va devenir un véritable obstacle à toute discussion et sur n’importe quel sujet avec le pays».

Contacté par BFMTV, Youssef El Idrisse El Hassani, président de l’Association franco-marocaine des droits humains (AFMDH) accuse quant à lui la France de mener une politique «injuste» vis-à-vis des Marocains. «J'ai eu au téléphone des personnes en pleurs, qui ne savent plus quoi faire», s'indigne-t-il. «Une mère m'a dit qu'elle avait vendu sa maison pour financer les études de son fils en France, mais il n'a pas pu partir. Certains ont pris des crédits et se sont endettés pour rien», déplore-t-il.

Youssef El Idrisse El Hassani s’est aussi interrogé sur les raisons d’impliquer les Marocains dans une affaire qui concerne deux Etats: «la France veut faire payer le gouvernement marocain, mais que vient faire le peuple dans tout ça?», s'est-il exclamé. 

Et le site français de rappeler que Gérald Darmanin, le ministre français de l’Intérieur, assume cette politique. «Une partie des compatriotes algériens, marocains, tunisiens qui sont sur le sol français ne sont plus acceptés par ces pays», avait expliqué le ministre, en septembre 2021, sur le plateau de BFMTV-RMC.

«Vous ne reprenez pas vos compatriotes, on n'accepte pas vos compatriotes», avait déclaré Gérald Darmanin. Le ministre entend ainsi défendre la position de la France, qui reproche à ces trois pays du Maghreb leur manque de coopération dans le rapatriement de leurs ressortissants, en situation irrégulière dans le pays. 

Le 29/09/2022 à 14h59