Plusieurs organisations maghrébines et françaises dénoncent la décision de Paris de réduire le nombre de visas accordés aux Marocains, aux Algériens et aux Tunisiens et qualifient cette décision de «discriminatoire», dans un communiqué dont Le360 détient une copie.
«Prétendre lutter contre l’immigration irrégulière en restreignant aussi drastiquement le nombre de visas à des citoyens est d’autant plus inadmissible que cette décision politique erronée ne résoudra rien», soulignent les organisations signataires. Elles ajoutent que ces mesures poussent des milliers de jeunes et moins jeunes à emprunter des traversées en mer Méditerranée au risque de leur vie.
«Ces mesures relèvent d’un chantage inadmissible, déshonorant, et qui porte atteinte à un droit humain essentiel: la libre circulation des personnes, y compris de celles et ceux ayant leurs attaches, tant en France que dans les pays du Maghreb», déplorent les mêmes organisations. Elles relèvent également que cette décision bafoue un principe d’égalité citoyenne.
Les organisations soutenant cette pétition dénoncent également la lourdeur des démarches de demande de visa Schengen délivré par les autorités françaises et les considèrent comme un véritable parcours du combattant. De plus, elles soulignent qu'elles sont extrêmement coûteuses et sans remboursement en cas de refus.
«Nous demandons aux autorités françaises et aux pays européens de revenir sur ces mesures discriminatoires. Nous appelons toutes les forces démocratiques et la société civile en France, en Europe comme dans les pays du Maghreb, à se mobiliser pour dénoncer cette politique» poursuivent les organisations signataires.
Parmi les organisations signataires de cette pétition figure l’association Adala pour le droit à un procès équitable. Interrogée par Le360, Jamila Sayouri, sa présidente, souligne que la décision de restriction de visas délivrés par la France s’attaque d’abord aux échanges humains.
Elle ajoute, par ailleurs, que les Maghrébins qui souhaitent voyager pour tourisme, pour études, pour affaires ou pour raisons de santé ou familiales, se voient exclus et privés de ce droit fondamental.
Cependant, les Tunisiens ne sont plus soumis à ces restrictions depuis fin août dernier. Les ministres de l’Intérieur français et tunisien avaient annoncé, dans un communiqué commun, la normalisation par la France de la délivrance de visas en Tunisie.