En temps normal, les patients atteints de cancers du rectum, de l’estomac ou de l’œsophage doivent subir des opérations lourdes, impliquant une ablation d’organes ou encore une colostomie permanente, avec leurs lots d’effets secondaires.
Mais récemment, des chercheurs du Memorial Sloan Kettering Cancer Center (MSKCC), à New York, aux États-Unis, ont mis au point un traitement pour le moins révolutionnaire. En effet, dans le cadre d’un essai clinique, une équipe de ce centre dédié à la recherche sur le cancer a administré un anticorps monoclonal, le dostarlimab, à cent trois patients atteints de tumeurs avec mutation de réparation de l’ADN.
Quarante-trois patients, qui étaient atteints d’un cancer du rectum, ont vu leur tumeur disparaître complètement sans faire de rechute dans les cinq années suivantes. Sur les cinquante-quatre autres, trente-cinq patients souffrant de cancers de l’estomac, de l’œsophage, du foie, de l’endomètre ou encore des voies urinaires, ont vu leur tumeur régresser totalement.
Enfin, si cinq de ces patients ont vu la maladie réapparaître, quatre d’entre eux, qui se sont vu administrer un traitement supplémentaire, sont aujourd’hui en rémission.
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L’efficacité de ce traitement est due à un point commun entre les patients: leurs tumeurs présentaient des déficiences de réparation des mésappariements, explique le New York Times, ce qui les empêche de réparer leur ADN. «Par conséquent, ces tumeurs sont parsemées de protéines inhabituelles qui signalent au système immunitaire de les détruire. Mais les tumeurs érigent un bouclier qui bloque les attaques du système immunitaire. L’immunothérapie perce ce bouclier et permet au système immunitaire d’éliminer les tumeurs», détaille la publication.
Un traitement coûteux
Si ce traitement est pour le moment réservé à une élite -le coût de chaque dose s’est est de 11.000 dollars, pour un traitement nécessitant 9 doses-, les patients doivent aussi remplir certains critères pour pouvoir en bénéficier. En effet, cette nouvelle thérapie n’est pour le moment administrée que pour certains cancers (notamment ceux du rectum ou de l’utérus), en attendant que les recommandations officielles soient élargies à d’autres types de cancers.
Ainsi, à ce jour, ce traitement est en mesure d’aider 2 à 3% des cas de cancers concernés, mais l’espoir de rendre l’immunothérapie accessible à d’autres cas et à un plus grand nombre de patients est en voie de se concrétiser.