Publiée dans le magazine Nature Medicine, une nouvelle étude alarmante s’est penchée sur la présence des microplastiques et des nanoplastiques (MNP) dans notre organisme et principalement dans notre cerveau.
Dans le cadre de cette nouvelle étude, cinquante-deux échantillons de cerveau humain, situés dans le cortex frontal, soit la partie du cerveau responsable du jugement, de la prise de décision et des mouvements musculaires, ont été prélevés entre 2016 et 2024. En parallèle, des échantillons de foie et de rein ont eux aussi été prélevés sur les mêmes individus.
En comparaison avec l’année 2016, les échantillons de tissus cérébraux prélevés en 2024 affichent des concentrations bien plus élevées de MNP, à hauteur de 50%. Dans l’ensemble, les échantillons de cerveau contenaient entre sept et trente fois plus de MNP que les échantillons de foie et de rein. C’est notamment le cas pour les personnes atteintes de démence. En effet, les taux de MNP étaient trois à cinq fois plus élevés dans les cerveaux de douze personnes qui avaient reçu un diagnostic de démence de leur vivant.
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Si aucun lien de causalité n’est établi par cette étude entre les particules microplastiques et la démence, des questions sont toutefois soulevées quant aux conséquences possibles sur le cerveau humain et sur notre organisme de manière plus générale.
D’après les chercheurs, cette découverte préoccupante pourrait être due à l’augmentation drastique des concentrations de MNP dans notre environnement. En effet, avec une production de 300 millions de plastiques chaque année, les particules de plastique mesurant moins de 5 millimètres de diamètre s’infiltrent de plus en plus dans notre environnement depuis plusieurs décennies, et de fait dans notre organisme. National Geographic explique ainsi qu’on estime à 2,5 millions de tonnes la quantité de microplastiques qui flottaient dans les océans en 2023, soit dix fois plus qu’en 2005.
Si les océans et la faune marine sont profondément impactés par cette pollution, c’est aussi le cas des animaux, ou encore de l’air que nous respirons, tout particulièrement l’air intérieur, contaminé par les microplastiques contenus dans les vêtements, les meubles et les produits ménagers. Inhalées, les particules de plastique circulent dans l’organisme et se retrouvent, révèlent plusieurs études scientifiques, dans les poumons, le placenta, les vaisseaux sanguins ou encore la moelle osseuse, mais aussi le cerveau par le biais de la circulation sanguine.
S’il est avéré que la présence des microplastiques représente un facteur de risque de maladies cardiovasculaires mais aussi un moyen pour les cellules cancéreuses de l’estomac de se propager plus rapidement, les scientifiques appellent désormais à la réalisation de recherches supplémentaires sur ce sujet afin de déterminer si leur présence dans le cerveau est liée à des problèmes de santé spécifiques.
Pour rappel, s’il est impossible d’éviter totalement l’exposition aux plastiques, on peut toutefois la diminuer en minimisant par exemple l’usage du plastique unique, en aérant l’espace dans lequel on se trouve que ce soit un logement ou un bureau, en évitant aussi par exemple les cosmétiques contenant des microplastiques comme les gommages.