Viandes congelées importées: l’effet sur le prix se fait attendre

Dans certains marchés, une baisse des prix des viandes à moins de 100 dirhams a été constatée En revanche, dans d’autres, comme ceux de Rabat et Casablanca, ils continuent d’évoluer dans une fourchette comprise entre 120 et 125 dirhams.. DR

Revue de presseL’effet n’est pas généralisé sur tout le territoire national et la hausse continue toujours dans plusieurs régions. Un constat confirmé par les associations de protection des consommateurs, ainsi que par des parlementaires. Cet article est une revue de presse tirée de Challenge.

Le 02/12/2024 à 20h38

Pour apaiser la flambée des prix des viandes rouges, le gouvernement a décidé d’autoriser les importations des produits frais congelés ou réfrigérés. Ils sont exonérés des droits de douane et de TVA dans la limite du quota fixé, et ce jusqu’au 31 décembre 2024.

De nombreuses sources ont relayé certaines baisses de prix dans les supermarchés. D’autres, par contre, estiment que l’effet n’est pas généralisé sur tout le territoire national et que la hausse continue toujours dans plusieurs régions, indique le magazine Chalenge. Ce constat est confirmé par les associations de protection des consommateurs, ainsi que par des parlementaires. Khalid Setti, représentant de l’UMT à la Chambre des conseillers, a interpellé à ce sujet le ministre de l’Agriculture.

«Dans certains marchés, nous avons constaté une baisse des prix à moins de 100 dirhams. Dans d’autres, par contre, comme ceux de Rabat et Casablanca, ils continuent d’évoluer dans une fourchette comprise entre 120 et 125 dirhams. Il faut prendre les dispositions nécessaires au niveau de la distribution pour que les produits importés soient disponibles à des prix abordables dans toutes les régions, particulièrement celles à forte concentration démographique», a indiqué Setti, cité par le magazine hebdomadaire.

En sus d’une bonne répartition régionale et d’un approvisionnement adéquat, la qualité des viandes importées et le respect de la certification halal ont suscité une vive polémique chez les citoyens. Cela a fait réagir l’ONSSA, qui a rassuré l’opinion publique quant au «contrôle rigoureux selon un processus strict conformément aux normes nationales et internationales».

Le mois de Ramadan qui approche sera décisif. Mohamed Dahbi, secrétaire général de l’Union générale des entreprises et professions (UGEP), qui regroupe des représentants des chevillards et des bouchers et autres activités du secteur de la viande rouge, note que «les importations confirment l’échec du Plan Maroc Vert (PMV) pour assurer l’autosuffisance en viandes rouges».

Une somme colossale a été dépensée pour développer l’activité et, au final, le cheptel national, qu’il soit bovin, ovin ou caprin, n’a cessé de diminuer, contraignant de nombreux exploitants à bouder l’activité. Pour l’opérateur, il faut lancer un audit de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR).

Il y a quelques années, le Maroc comptait 940.000 éleveurs dans ce domaine. Ce nombre a drastiquement diminué. Le cheptel bovin culminait à 3,5 millions de têtes et, actuellement, il ne dépasse pas 2 millions. Dans l’activité ovine, on comptait 23 millions de têtes pour une demande fixée à 13 millions, répartie entre la consommation quotidienne et Aïd Al-Adha. Cela représentait un excédent de 10 millions de têtes que l’on ne retrouve pas actuellement.

Par Nabil Ouzzane
Le 02/12/2024 à 20h38