Des spéculateurs tentent-ils à nouveau d’agir sur le marché de l’or au Maroc? Les récentes hausses des cours de l’or au Maroc laissent présumer du fait que certaines parties prenantes détiennent une totale maîtrise sur ses prix, qu’ils imposent aux acheteurs.
Selon Assabah de ce mercredi 20 septembre, le cours de l’or au Maroc a connu au cours de cette semaine une nouvelle hausse, qui se porte désormais à 50 dirhams le gramme.
Pour le quotidien, ce changement de prix confirme encore une fois la mainmise de certains spéculateurs sur ce marché, qui instaurent une situation de quasi-monopole sur la vente de ce métal en lingots, et ce, sans pour autant accepter de délivrer des factures à leurs clients.
Pour Assabah, l’or ainsi vendu serait même d’origine inconnue, et permettrait à ces spéculateurs de contrôler les prix en cours sur le marché national en jouant sur les prix conformément à une entente préalable, qui ne prend évidemment pas en compte la loi de l’offre et de la demande.
Selon certains orfèvres ou bijoutiers, les pressions actuellement exercées sur l’ensemble des acheteurs qui insistent pour obtenir une facture lors de leur achat d’or en lingots, les contraint de céder à ce circuit informel de fait, de peur de se retrouver opposés à un refus de vente de la part de ces fournisseurs.
Selon plusieurs interlocuteurs que le quotidien a interrogés, il y a de nombreux étonnements de leur part suite à la récente hausse des prix de l’or sur le marché national.
Des craintes sont même émises par les orfèvres et les bijoutiers, selon lesquels l’importation d’or en toute clandestinité revient en force.
Cette situation est même favorisée, selon ces mêmes interlocuteurs, par le niveau élevé du cours de l’or sur les marchés internationaux, ce qui encourage certains spéculateurs à introduire des lingots d’or en toute illégalité, pour le revendre sur le marché national. Une situation risquée, car l’or extrait et produit au Maroc pour y être vendu se retrouve ainsi en proie à cette concurrence déloyale.
Ces spéculateurs, qui se multiplient, et deviennent de plus en plus importants sur le marché national, se retrouvent à entraver l’ensemble des réformes que demandent les professionnels qui désirent mieux structurer leur filière.
Selon Assabah, l’Administration des douanes et des impôts indirects (ADII) a déployé d’importants efforts ces dernières années pour s’opposer à ces pratiques malsaines, qui ont cours depuis quelques années, dont cette prolifération de vente d’or issu du marché de la contrebande. Ces efforts avaient auparavant permis de mettre fin à une forte volatilité des prix et d’instaurer une certaine stabilité du marché, ce qui avait pu satisfaire le producteur local.