Perturbation de l’activité au port de Casablanca: des transporteurs en grève témoignent

Des poids lourds en file indienne à proximité de l'entrée du port de Casablanca, dans le cadre du mouvement de grève décidé par les transporteurs le 19 février 2025. (K.Essalek/Le360)

Rassemblés ce mercredi 19 février devant la porte numéro 6 du port de Casablanca, des routiers grévistes saluent la réussite du mouvement de contestation contre l’implantation de panneaux de signalisation interdisant l’accès des poids lourds dans le centre-ville de Casablanca. Reportage.

Le 19/02/2025 à 18h06

«L’activité du transport au port de Casablanca a été paralysée ce mercredi 19 février», souligne Saïd Mesbahi, membre de l’Union générale des professionnels du transport (UGPT), dans une déclaration pour Le360. Le mouvement de grève a été enclenché suite à la décision prise par le wali de la région Casablanca-Settat, Mohamed Mhidia, ordonnant l’implantation de plaques de signalisation interdisant la circulation des poids lourds dans le centre-ville. «Cette mesure a été décrétée en l’absence de toute concertation avec les professionnels», déplore-t-il.

Selon Mesbahi, ces restrictions entraînent des charges supplémentaires pour les transporteurs, du fait de l’allongement des trajets. «En sortant du port, au lieu de passer par la route de Mediouna, les camions seront obligés de partir jusqu’à Mohammedia pour atteindre l’autoroute via Tit Mellil».

Adil Dahouki, membre de la Fédération marocaine du transport routier aux ports, affiliée à la Fédération du transport de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), abonde dans le même sens. «Nous demandons, dit-il, le retrait de ces plaques de signalisation, le temps de trouver des solutions adaptées aux besoins des entreprises et de l’économie du pays. Nous restons ouverts au dialogue».

Pour les grévistes, le problème ne se règle pas «en dissimulant ces panneaux signalétiques dans un emballage plastique». L’annulation de ces restrictions, insistent-ils, doit être actée par un arrêté gouvernoral. «Les paroles s’envolent, les écrits restent», conclut Adil Dahouki.

L’installation de panneaux de signalisation interdisant l’accès des poids lourds au centre-ville de Casablanca, actée le 26 avril 2024 par une décision préfectorale, est censée couronner un long chemin parcouru par les autorités de la ville. Les véhicules concernés par les opérations d’import-export sont autorisés à emprunter uniquement la porte 6, connectée directement à la nouvelle route maritime qui relie le port à la desserte nord de l’autoroute urbaine de Casablanca.

Cette décision est depuis confrontée à la résistance de certains opérateurs économiques, dont les transporteurs routiers, qui y voient une source de surcoût à cause de l’allongement des trajets, notamment pour les transporteurs en provenance du sud de Casablanca. Elle n’a pas non plus été du goût des entreprises installées dans la zone industrielle des Roches noires.

Les opposants aux restrictions estiment que cette mesure aurait gagné en pertinence si les 8 zones logistiques autour de Casablanca, promises dans la stratégie nationale logistique, étaient déjà prêtes. Cela aurait permis d’avoir une massification des marchandises au niveau de ces zones, avant de les distribuer avec des camions de petit tonnage dans le centre-ville. Or, jusqu’à ce jour, hormis l’investissement de l’opérateur public SNTL à Zenata, ces zones logistiques se font toujours attendre.

Par Fatima El Karzabi et khalil Essalek
Le 19/02/2025 à 18h06

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