Le moral des ménages marocains poursuit sa lente dégradation. Selon les dernières données publiées par le Haut Commissariat au Plan (HCP), l’Indice de Confiance des Ménages (ICM) s’est établi à 53,6 points au troisième trimestre 2025, contre 54,6 points au trimestre précédent. Ce léger repli intervient malgré une amélioration notable par rapport aux 46,2 points enregistrés à la même période de l’an dernier. Une progression qui ne suffit toutefois pas à dissiper le climat d’inquiétude et de prudence qui continue de peser sur les foyers marocains.

Le pessimisme domine la perception des ménages quant à leur niveau de vie. Ainsi, près de huit familles sur dix estiment que leur situation s’est détériorée au cours des douze derniers mois, contre seulement 5% qui déclarent avoir vu leur niveau de vie s’améliorer.
Les perspectives pour l’année à venir demeurent moroses. Plus de la moitié des ménages s’attendent à une détérioration de leur situation financière, tandis qu’à peine 7% entrevoient une amélioration. L’indicateur prospectif enregistre ainsi une nouvelle baisse, s’établissant à -44,3 points contre -35,2 points au trimestre précédent, traduisant un net recul de la confiance dans l’avenir économique du pays.
Le chômage inquiète toujours
Le chômage continue de planer comme une véritable épée de Damoclès sur les ménages marocains. Près de 70,5% d’entre eux redoutent une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi, contre seulement 14,1% qui espèrent une amélioration sur le front de l’emploi. Si cette crainte se relâche légèrement par rapport au trimestre précédent — le solde d’opinion passant de -57,5 à -56,4 points —, le sentiment général demeure profondément pessimiste.
La prudence domine aussi dans les dépenses. Plus de deux tiers des familles estiment que ce n’est pas le moment d’acheter des biens durables. Même si le solde d’opinion s’améliore légèrement (-57,7 points contre -62,8 points au trimestre précédent), la majorité reste réticente à investir dans des achats à long terme.
Pour une majorité de foyers, l’argent reste une denrée rare. Si 59% des ménages déclarent parvenir à couvrir leurs besoins quotidiens, près de 38,7% doivent recourir à leurs économies ou à l’endettement pour y faire face. Seule une infime minorité, estimée à 2,3%, parvient encore à épargner, signe d’une pression financière persistante sur le pouvoir d’achat des Marocains.
Hausse des prix, vigilance des ménages
La flambée des prix alimentaires continue de peser lourdement sur les foyers marocains. Près de 95,7% des ménages affirment avoir constaté une hausse des prix au cours de l’année écoulée, tandis que 81,8% s’attendent à une poursuite de cette tendance, contre à peine 0,4% qui anticipent une baisse.
Et même si certains soldes d’opinion affichent une légère amélioration par rapport à l’année précédente, le quotidien des Marocains demeure placé sous le signe de l’incertitude. Entre la crainte de l’avenir, la prudence dans les dépenses et l’envolée des coûts alimentaires, les ménages sont contraints de redoubler d’ingéniosité pour «cuisiner» leur propre recette de survie économique, mois après mois.






