Très gourmandes en eau, les surfaces dédiées à la culture de la pastèque ont été limitées dans plusieurs régions du Royaume en réponse au stress hydrique qui sévit au Maroc. A Zagora, province du Sud au climat désertique, le gouverneur avait décidé, en novembre 2022, la limitation de la superficie des plantations via une correspondance adressée aux différents intervenants à l’échelle locale.
Contacté par Le360, l’Office de mise en valeur agricole (ORMVA) de Ouarzazate a confirmé que la superficie cultivée en pastèque dans la province de Zagora est passée de 2.300 hectares (campagne précédente) à 1.270 hectares pour la campagne actuelle.
Qui dit restriction de superficie, dit une diminution de la production. Or, ce n’est pas le cas dans les marchés locaux. L’offre est de plus en plus abondante et les prix en baisse, comme le confirme le président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d’exportation de fruits et légumes (FIFEL), Houcine Aderdour.
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«Actuellement, l’offre en pastèque est abondante sur les marchés locaux et dépasse la demande. A la ferme, le prix du kilogramme de ce fruit oscille entre 1,50 et 2 dirhams. Ce qui est très bas, alors que la saison vient à peine de commencer», fait-il savoir. Et d’ajouter que la pastèque est le meilleur fruit à consommer durant l’été: «La pastèque est consommée surtout pendant les mois de juillet, août et septembre, durant lesquels des arrivages sont attendus des régions du nord du pays».
Quant à Lahbib Bentaleb, président de la Fédération des chambres d’agriculture du Maroc, il attribue l’abondance de l’offre de pastèques à la précocité de la récolte: «Cette année, la récolte de la pastèque est très précoce suite à la succession des vagues de chaleur qu’a connues le pays. D’habitude, la saison de la pastèque commence à partir du 20 juin, alors que cette année, la chaleur a accéléré son cycle de croissance.»
Egalement joint par Le360, un autre producteur et dirigeant d’une société d’exportation de fruits explique que suite au succès de la pastèque pendant la saison dernière, plusieurs producteurs ont investi dans sa culture dans différentes régions. «Les investisseurs ont cultivé des volumes importants dans les provinces qui n’ont pas été concernées par la limitation de la superficie de la pastèque, comme Dakhla, Houara, ou encore Kariat Ba Mohamed», précise-t-il.
Pour rappel, une commission conjointe entre le ministère de l’Agriculture et le ministère de l’Equipement et de l’eau avait déjà pris plusieurs décisions, notamment l’arrêt des subventions aux producteurs d’avocats, d’agrumes et de pastèques, afin de préserver la nappe phréatique, étant donné que ces cultures consomment beaucoup d’eau. Il a aussi été décidé d’arrêter la production des pastèques à Tata et à Guelmim, et de réduire de 10 à 1,5 hectare la superficie des terrains agricoles consacrés à la culture de ce fruit à Zagora.