Le Maroc devient «rising star»: une exception dans un climat de tensions

Le siège de Standard & Poor's

Revue de presseDans un contexte mondial marqué par des tensions financières et une multiplication des dégradations de notation, le Maroc se distingue comme une exception. En 2025, le Royaume accède au statut de «rising star», franchissant le seuil de l’investissement grade grâce à la résilience de son économie, la vigueur de ses secteurs clés et la poursuite de ses réformes structurelles. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Éco.

Le 08/10/2025 à 18h49

La semaine dernière, le marché du crédit mondial a montré des signes de fragilité croissante. Pour la première fois depuis début septembre, les dégradations l’ont emporté sur les relèvements. Au milieu de ce contexte contrasté, le Maroc se distingue, relève le quotidien Les Inspirations Éco dans son édition du 9 octobre.

Avec les Bahamas, il fait partie des deux seuls États souverains à voir leur notation améliorée. Le Royaume a ainsi accédé au statut de rising star en 2025, passant de la catégorie spéculative (BB+) à l’investissement grade (BBB-). Selon l’agence Standrd & Poor’s (S&P), cette progression reflète la résilience de l’économie marocaine face aux chocs successifs.

La croissance réelle devrait s’établir en moyenne à 4% entre 2025 et 2028, portée par la consommation intérieure, l’investissement et des secteurs exportateurs dynamiques tels que l’automobile, les phosphates, l’aéronautique, le numérique et le tourisme. Les recettes touristiques ont bondi de 19% au deuxième trimestre 2025, tandis que la production de phosphates et les ventes de ciment ont respectivement progressé de 18% et 15%.

S&P souligne également les réformes structurelles en cours: élargissement de la couverture sociale et de l’assurance maladie, réforme fiscale visant à formaliser l’économie, investissements dans les infrastructures hydrauliques pour atténuer l’impact des sécheresses. Ces efforts devraient permettre au déficit budgétaire de rester autour de 3% du PIB en 2026 et à la dette publique de descendre sous les 60% du PIB d’ici 2028.

Les réserves en devises, confortables, représentent 5,5 mois d’importations, renforcées par une ligne de crédit de 4,5 milliards de dollars du FMI. Le Maroc bénéficie par ailleurs d’un afflux croissant d’investissements directs étrangers, estimés en hausse de plus de 20% par an jusqu’en 2028, notamment dans l’énergie, les transports et les industries exportatrices.

Malgré ces points positifs, écrit Les Inspirations Éco, certaines vulnérabilités persistent. L’économie reste exposée aux aléas climatiques, affectant un secteur agricole représentant encore 10% du PIB et un quart des emplois. Le chômage demeure élevé, à 13%, en particulier chez les jeunes et les femmes, et le revenu par habitant reste relativement bas, à 4 700 dollars en 2025. L’agence met également en garde contre les tensions commerciales mondiales ou une baisse de la demande européenne.

La décision de Bank Al-Maghrib, le 24 juin 2025, de maintenir son taux directeur à 2,25% s’inscrit dans un contexte de désinflation : l’inflation globale est tombée à 0,4% en mai, tandis que l’inflation sous-jacente reste maîtrisée. La banque centrale a relevé ses prévisions de croissance à 4,6% pour l’année, portée par la reprise agricole et la vigueur des investissements hors secteur agricole. L’institution prévoit une inflation moyenne de 1% en 2025 et de 1,8% en 2026, tout en soulignant la nécessité d’assurer que la baisse des taux profite au financement des PME.

Le marché du travail présente des signaux contrastés. Selon le Haut-Commissariat au Plan, le taux de chômage national est passé à 12,8% au deuxième trimestre 2025, contre 13,1% un an plus tôt, traduisant une amélioration du volume d’emplois créés. Mais le sous-emploi progresse et les groupes les plus vulnérables (femmes, jeunes, diplômés) restent exposés. Le taux d’activité global recule également, passant de 44,2% à 43,4%, en grande partie en raison d’une baisse de la participation féminine.

Par La Rédaction
Le 08/10/2025 à 18h49