La mission de prospection économique de la Francophonie fait escale à Casablanca

Des chefs d’entreprises et des entrepreneurs venus de différents pays africains ont pris part à l'étape de Casablanca de la mission de prospection économique de l’Organisation internationale de la francophonie.

Le 10/02/2023 à 09h22

VidéoLa mission de prospection économique de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a fait escale, les 8 et 9 février 2023, à Casablanca. S’inscrivant dans le cadre d’une série de rencontres entamées dès 2020 et qui ont inclus plusieurs pays de l’espace francophone, cette opération s’assigne comme objectif de tisser des ponts entre les acteurs économiques de ces différents pays et donner une impulsion à leurs liens économiques.

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a organisé, du 6 au 9 février 2023, une mission de prospection économique en Afrique du Nord. Après l’Egypte, la mission conduite par l’administrateur de l’OIF, Geoffroi Montpetit, au nom de la secrétaire générale de l’organisation, a atterri, mercredi 8 février 2023 dans la capitale économique du Maroc, où se sont retrouvés des chefs d’entreprises et des entrepreneurs venus de différents pays africains pour explorer les opportunités de coopération économique.

Dans le cadre de cette mission, des visites d’entreprises ont été organisées ce même jour, afin de mettre la lumière sur le modèle marocain en matière d’entrepreneuriat et d’investissement. Il a aussi été question de présenter les avancées industrielles réalisées par le Maroc, notamment dans les domaines des agro-industries, des énergies durables et des biens et services numériques. L’objectif final est de permettre le partage d’expériences entre les chefs d’entreprises africains relevant de l’espace francophone, en vue de coopérer pour créer de nouvelles opportunités de développement.

Un forum économique sous le thème «Investir et faire des affaires au Maroc» a par la suite été organisé ce jeudi 9 février. Objectif: présenter un panorama de l’économie marocaine en lien avec le marché régional d’Afrique du Nord, ainsi que les opportunités d’affaires pour les entreprises francophones. Les participants ont ainsi exploré les opportunités, enjeux et possibilités de partenariats dans différents secteurs.

Soulignant la nécessité de faire de la francophonie un levier de développement économique, Henri Eli Monceau, directeur de la Francophonie économique et numérique a fait savoir, dans une déclaration pour Le360, que le but est d’«amener des entrepreneurs de tout l’espace francophone à se rencontrer, les engager à faire des affaires ensemble et à imaginer des complémentarités (…) pour apporter des innovations et pouvoir investir dans de nouveaux segments du marché, ce qui est très important à l’heure de la reconfiguration des chaînes de valeur».

Et de poursuivre: «Souvent, la francophonie est assimilée à la langue française, mais la langue française est aussi un actif économique. Elle est aussi une manière de se distinguer sur les marchés et une manière de faire des affaires avec des gens qui partagent des similitudes.»

A son tour, Haoua Acyl, représentante de l’OIF pour l’Afrique du Nord, a souligné l’importance de cette mission de prospection qui «a pour but de pouvoir interagir avec des entreprises internationales et leur permettre de s’imprégner et de s’enquérir des connaissances et du capital “savoir” marocain».

«C’est vrai que ce qui nous lie c’est la langue française, mais il est impératif de savoir qu’hormis la langue et la culture, nous avons d’autres domaines à partager», a-t-elle ajouté, rappelant la stratégie économique 2020-2025 mise sur pied par l’OIF qui est axée sur «une vision très étendue et large de la relation entre l’espace francophone et le vecteur qui est aujourd’hui une économie saine et dynamique».

Pour sa part, Abdou Souleye Diop, président de la commission Afrique de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a estimé que l’enjeu est de pouvoir lever certaines barrières qui freinent la collaboration entre les entreprises africaines francophones, afin de créer de nouvelles synergies et d’accélérer le développement des économies africaines.

«Il est clair qu’avoir le français en commun n’est pas suffisant pour faire du business. Par contre, c’est un élément facilitateur. Donc il faut voir comment utiliser ce levier de la langue pour développer des relations d’affaires, développer de la complémentarité et développer de la compétitivité. L’objectif, c’est surtout de lever toutes les barrières et tous les obstacles qui font que les entreprises aujourd’hui ne travaillent pas suffisamment entre elles», a-t-il déclaré.

Et de souligner l’importance de ces missions «qui viennent renforcer ce qui est fait par le secteur privé directement, afin de développer un certain nombre de synergies».

Il est à noter que, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie économique pour la Francophonie 2020-2025, l’OIF déploie depuis 2022 les missions économiques et commerciales à dimension plurilatérale afin de contribuer à intensifier les échanges commerciaux et les investissements entre ses 88 Etats et gouvernements membres.

Dans le même cadre, l’OIF prévoit d’organiser en juin 2023 des missions économiques et commerciales en Grèce et au Liban, et au printemps 2024 au Québec (Montréal) et en Ontario (Toronto).

Par Lina Ibriz et Said Bouchrit
Le 10/02/2023 à 09h22