Hydrogène vert: le Royaume du Maroc creuse l’écart avec ses concurrents en Afrique

Un avion et une remorque-citerne de biocarburant.

Revue de presseLe Royaume confirme son positionnement stratégique dans la filière de l’hydrogène vert. Une étude publiée par Nature Energy révèle que le Royaume affiche le coût moyen pondéré du capital le plus bas en Afrique, un indicateur-clé pour attirer les investissements dans ce secteur. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Éco.

Le 09/06/2025 à 18h54

Relayée par le quotidien Les Inspirations Éco, la révélation est faite dans une étude de Nature Energy intitulée «Mapping the cost competitiveness of African green hydrogen imports to Europe».

Le Royaume présente le coût moyen pondéré du capital (CMPC) le plus faible en Afrique en matière d’hydrogène vert.

Cette étude, rédigée par une équipe de chercheurs des universités de Zurich et d’Oxford, évalue la compétitivité économique de l’exportation d’hydrogène vert depuis six pays africains vers l’Europe à l’horizon 2030.

Le coût moyen pondéré du capital (CMPC) dans le Royaume est estimé à 8,1% dans un scénario commercial standard et à 10,6% dans un scénario de risque réduit.

«Ces taux sont inférieurs à ceux enregistrés en Mauritanie, en Algérie, en Namibie, au Kenya et en Égypte», écrit-on.

Le CMPC, indicateur du coût moyen des capitaux mobilisés pour financer un projet, joue un rôle déterminant dans la rentabilité de la filière hydrogène. Un taux bas permet d’attirer plus facilement des investissements en réduisant le coût global des projets.

Cité par le quotidien, Badr Ikken, managing partner du cabinet Gi2 et président du Conseil d’affaires Maroc-Allemagne de la CGEM, a souligné que le Royaume disposait d’un environnement jugé compétitif et stable pour les projets liés à la transition énergétique.

Il met notamment en avant la clarté du cadre réglementaire, la vision stratégique à long terme du Royaume, et les usages industriels prévus, comme la production d’ammoniac vert.

L’étude mentionne également que le Royaume figure parmi les pays africains affichant les plus faibles coûts nivelés de production d’hydrogène vert (LCOH), évalués à environ 4,4 euros par kilogramme.

Une précédente étude parue dans lInternational Journal of Hydrogen Energy avait estimé un LCOH compris entre 1,73 € et 3,28 € par kilogramme d’ici 2050.

Les auteurs identifient plusieurs atouts du Royaume: un fort potentiel en énergie solaire et éolienne, notamment dans le sud du pays, une proximité géographique avec l’Europe réduisant les coûts de transport, ainsi que des infrastructures portuaires et ferroviaires avancées, écrit-on.

Toutefois, le Royaume devra renforcer ses capacités, notamment en matière d’infrastructures spécialisées et de formation de compétences locales, pour maintenir sa compétitivité face à des pays comme l’Égypte ou la Namibie.

Cette publication intervient trois mois après l’annonce officielle, le 6 mars, de la sélection de cinq consortiums pour le développement de six projets d’hydrogène vert dans le cadre de l’initiative «Offre Maroc», représentant un investissement global de 319 milliards de dirhams.

Les consortiums retenus comprennent notamment ORNX (Ortus, Acciona, Nordex), Taqa–Cepsa, Nareva, Acwa Power, ainsi que le groupe chinois UEG–China Three Gorges.

Par Nabil Ouzzane
Le 09/06/2025 à 18h54