L’endettement et les longs délais de paiement sont les points noirs des très petites entreprises. Ces structures, qui constituent une part importante du tissu entrepreneurial, ont du mal à faire face à la conjoncture. Fragilisées par les différents chocs, dont celui du Covid-19, elles connaissent une remontée importante des défaillances. C’est ce que relève le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 28 avril, citant les chiffres du cabinet Inforisk.
Au premier trimestre, 3.830 défaillances ont été enregistrées, selon le spécialiste du renseignement commercial sur les sociétés marocaines. Soit une hausse de 28% par rapport à la même période de 2022. Sans surprise, 98,8% des défaillances concernent les TPE, contre 1,1% les PME et 0,1% les grandes structures. Le commerce (33%), l’immobilier (20%) et le BTP (17%) sont les secteurs les plus affectés.
La répartition par villes montre que Casablanca occupe la première place en termes de défaillances recensées avec une part de 26% devant Rabat (8%), Marrakech (7%) et Fès (6%). Et le pire, c’est que l’hémorragie ne serait pas près de s’arrêter. Au contraire, Inforisk estime que les défaillances resteront fortes les trimestres suivants pour atteindre un record annuel de 15.000 cas fin 2023. Ce chiffre est supérieur aux prévisions de l’assureur-crédit Allianz Trade qui table sur 13.000 défaillances cette année, en hausse de 5% par rapport à 2022.
En cause aussi, le tarissement de ces mécanismes d’appui et le retour de l’activité à plein régime des tribunaux de commerce. Demande qui tourne au ralenti, pression sur la rentabilité, trésorerie affaiblie et durcissement des conditions de financement, ce sont autant de facteurs qui expliquent aussi le rebond des défaillances.
Une tendance inquiétante, synonyme de renforcement du risque d’impayés pour les entreprises. Début 2023, la trésorerie des entreprises marocaines était toujours sous pression. Selon les statistiques de Bank Al-Maghrib, les crédits aux entreprises non financières privées ont augmenté de 7% à fin février dernier à 431,3 milliards de dirhams, suite principalement à une hausse de 8,9% des facilités de trésorerie à 204,8 milliards de dirhams.