Lors de son entretien avec la ministre française déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes et à la Lutte contre les discriminations, Nadia Fettah a réaffirmé l’importance accordée par le gouvernement marocain à l’inclusion économique des femmes, qu’elle a qualifiée de «choix stratégique». Dans un contexte national marqué par un taux de chômage préoccupant et une fragilité persistante de l’emploi féminin face aux crises économiques successives, ce sujet revêt, selon elle, un caractère prioritaire.
La ministre a également mis en lumière le rôle central que peut jouer l’économie sociale et solidaire, en particulier à travers le développement des coopératives portées par des femmes. Elle a souligné que ce modèle constitue un levier pertinent et efficace pour favoriser l’autonomisation économique, renforcer la résilience locale et promouvoir l’inclusion des populations vulnérables, notamment dans les territoires les plus enclavés.
Abordant la question de la budgétisation sensible au genre, Nadia Fettah a souligné que le Maroc se positionne en tant que pays pionnier dans la région. Elle a toutefois insisté sur l’importance, à l’avenir, de consolider les mécanismes d’évaluation des politiques publiques en la matière, en mettant l’accent sur l’obligation de résultats tangibles et mesurables en faveur de l’égalité.
Pour sa part, la ministre française Aurore Bergé a insisté sur la nécessité de lever les freins structurels qui entravent l’accès des femmes au marché du travail. Elle a notamment évoqué les inégalités persistantes dans l’orientation professionnelle, la répartition des responsabilités parentales et l’organisation du temps de travail, autant de leviers à réformer pour garantir une réelle égalité des chances.
Selon elle, la parité et l’égalité entre les femmes et les hommes doivent s’inscrire dans une dynamique globale, qui mobilise à la fois le monde de l’entreprise et l’action publique, dans une démarche inclusive visant à ne laisser aucun groupe social en marge du progrès.
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S’exprimant devant la presse, la ministre française a affirmé que le renforcement des attributs de souveraineté passe nécessairement par une meilleure inclusion des femmes dans le tissu économique. Elle a souligné l’importance de la féminisation de plusieurs secteurs stratégiques, appelant à intensifier les coopérations bilatérales dans ce domaine, notamment en mobilisant l’expertise française.
«L’objectif est également d’apprendre du Maroc», a-t-elle déclaré, saluant les avancées du Royaume en matière d’égalité professionnelle. Elle a par ailleurs annoncé qu’elle se rendra, mardi 24 juin, à l’usine Safran à Casablanca, en précisant: «Le Maroc est en avance sur la France en ce qui concerne la présence féminine dans certains secteurs de haute technologie, à commencer par l’aéronautique et l’aérospatiale».
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La ministre française a souligné que l’ouverture des entretiens par les questions économiques s’imposait comme une évidence. Elle y voit une occasion privilégiée de réaffirmer la solidité du partenariat stratégique renforcé entre le Royaume du Maroc et la République française, tout en mettant en lumière les multiples points de convergence appelés à soutenir une coopération plus étroite, fondée sur la réciprocité et la durabilité.
Après son déplacement à Casablanca, la ministre poursuivra sa visite officielle à Marrakech, le 25 juin, où elle s’entretiendra avec son homologue marocaine, Naïma Ben Yahya, ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille.