C’est le Haut-Commissariat au Plan (HCP) qui l’affirme: le Maroc se prépare à un changement démographique majeur. D’ici 2050, un Marocain sur quatre sera un senior de 60 ans et plus. «Les chiffres passent de 9,4% de la population en 2014 à 23,2% en 2050, soit environ 10 millions de personnes âgées», relève dans ce sens le magazine Challenge.
Le phénomène n’est pas uniquement propre au Maroc, puisqu’un benchmark avec la Tunisie et l’Algérie révèle des tendances similaires. En Tunisie, la population senior a presque doublé en 30 ans, passant de 4,1% à 17,7% entre 1956 et les projections pour 2029. Comparativement au processus de vieillissement des sociétés Européennes, la croissance du nombre des personnes âgées en Tunisie s’est produite en une durée relativement courte. La population âgée a pratiquement doublé en 30 ans.
La pension de retraite n’est considérée, en Tunisie, comme première source de revenus que par 18% des pensionnés, contre 27% au Maroc. L’aide que les personnes âgées reçoivent de leurs enfants est perçue comme première source de revenus par 56,2% des Tunisiens, contre 75% des Marocains. Contrairement aux Marocains, les personnes âgées Tunisiennes cohabitent moins avec leurs enfants.
En Algérie, la tranche des personnes âgées de 60 ans et plus, représente en 2006, 3,5 millions de personnes sur les 33,2 millions d’habitants que compte le pays, évoluant de près de 500.000 personnes tous les deux ans, tout au long de la dernière décennie, pour se situer selon les projections de population à 6,7 millions en 2030 et un peu plus en 2050, 30 % de la population.
Globalement, la majorité des personnes âgées sont mariées, même si le veuvage, l’analphabétisme, la faiblesse des revenus et la dépendance économique chez la femme sont plus importants que chez l’homme.
«Ce vieillissement de la population pose des défis nouveaux en matière de santé, d’économie et de société, obligeant le Maroc et ses voisins à repenser leur approche pour accompagner cette transition démographique inéluctable», conclut Challenge.