Peut-on facilement recouvrer un impayé quand on est une entreprise ayant des affaires dans un pays donné, notamment le Maroc ? C’est la question à laquelle l’indice de complexité du recouvrement établi par Allianz Trade, opérateur mondial de l’assurance-crédit, tente de répondre dans un classement qu’il vient d’établir. Troisième du genre, cet indice couvre 49 pays qui représentent 90% du PIB mondial et 85% des flux commerciaux internationaux.
Le Maroc fait partie des pays étudiés. Il en ressort qu’il figure à la 39e place, indique L’Economiste dans sa livraison du mardi 21 juin, après des pays comme le Togo, l’Argentine et la Turquie mais devant l’Inde, l’Afrique du Sud et la Thaïlande par exemple. Le Maroc enregistre un score de 57, présentant ainsi un niveau de complexité «très élevé». En cause, un comportement de paiement des entreprises domestiques qui se dégrade avec «des paiements s’effectuant entre 120 et 150 jours en moyenne».
Selon cette étude, engager une action en justice serait déraisonnable dans la plupart des cas. Le système judiciaire est jugé peu efficace et les jugements d’exécution difficiles. Si «diverses procédures d’insolvabilité sont disponibles au Maroc», elles restent «complexes, lentes et généralement inefficaces en matière de recouvrement de créances», indique l’indice. Solution: confier ses impayés à des spécialistes du recouvrement avec une forte connaissance du marché local reste la démarche la plus judicieuse.
De la même manière, l’exposition des exportateurs marocains à la complexité de la collecte internationale est élevée, avec un score similaire à celui des Pays-Bas ou de la Chine. Parmi les 10 principaux partenaires commerciaux du Maroc, 5 pays ont un indice de complexité du recouvrement «remarquable», mais deux pays affichent des risques élevés: l’Inde et les Etats-Unis. Le pays de l’Oncle Sam (32e) et le Canada (29e) témoignent en effet d’un niveau de complexité très fort.
A l’échelle mondiale, l’Europe est en tête du classement et fait figure d’élève modèle. Le top 10 des pays où le recouvrement est le moins complexe est d’ailleurs composé exclusivement de pays européens. La Suède, l’Allemagne et la Finlande sont les meilleurs élèves. En bas de ce classement, figurent la Malaisie et des pays du Moyen-Orient, où le recouvrement est le plus complexe, malgré quelques améliorations notables en matière de procédures judiciaires. Le recouvrement des impayés est 3 fois plus complexe en Arabie Saoudite qu’en Suède, en Allemagne ou en Finlande.