Conjoncture économique et immobilier: un effet d’entraînement positif

Les prix des biens résidentiels ont quasiment stagné en 2023.

Revue de presseÀ l’aube d’une année 2025 marquée par des perspectives économiques favorables et l’ambition nationale d’accueillir la Coupe du Monde 2030, le secteur immobilier marocain semble sur une trajectoire prometteuse. Pourtant, malgré cette dynamique, plusieurs défis persistent, notamment en matière d’offre et de régulation des prix. Une revue de presse tirée de Finances News.

Le 18/05/2025 à 19h50

Porté par une conjoncture économique plus favorable et une dynamique nationale ambitieuse, le secteur immobilier au Maroc affiche des signes encourageants, tout en devant composer avec plusieurs défis majeurs. Expert reconnu du domaine, Amine Mernissi partage, dans un entretien avec l’hebdomadaire Finances News, son analyse sur les tendances actuelles, le rôle du Programme d’aide directe au logement (PADL) et l’avenir prometteur du marché locatif.

Selon Amine Mernissi, la dynamique économique positive observée en ce début d’année 2025 a un effet vertueux sur l’ensemble du secteur immobilier. «Une dynamique économique positive ne peut avoir qu’un impact vertueux sur le secteur immobilier dans son ensemble. Si la transversalité socioéconomique de ce dernier n’est plus à démontrer, il reste néanmoins sensible aussi bien à la conjoncture qu’aux orientations étatiques structurelles», souligne-t-il.

Cet optimisme est également alimenté par la perspective de grands événements à venir, notamment l’organisation de la Coupe du Monde de football en 2030. «Aujourd’hui, nous sommes sur une tendance favorable, portée notamment par cet horizon 2030 qui est sur toutes les lèvres, à savoir l’organisation du Mondial. Cependant, il faudrait mettre en garde contre une surchauffe, souvent due à un effet d’anticipation qui nourrit un phénomène spéculatif, et, par voie de conséquence, une hausse des prix des actifs immobiliers, principalement dans les grandes villes», met-il en garde.

Si le résidentiel est souvent au cœur des débats, Amine Mernissi rappelle que le secteur immobilier est bien plus vaste, lit-on. «L’immobilier, ce n’est pas que le résidentiel, on a parfois tendance à l’oublier. Les autres segments comme l’immobilier commercial, professionnel, logistique, touristique… sont également portés par ce vent d’optimisme».

Il insiste sur l’importance des grands chantiers d’infrastructure et la modernisation urbaine engagée par l’État, qui profitent à l’ensemble des segments immobiliers. «Le Maroc de 2025 est un pays qui construit tous azimuts. Mise à niveau urbaine, grands chantiers de l’État, programmes d’infrastructures à grande échelle… Il y a un effet d’entraînement mutuel pour le bénéfice général du secteur», lit-on encore.

Depuis le lancement du PADL, le gouvernement a enregistré un fort engouement. «Depuis le 1er janvier 2024 à aujourd’hui, ce sont près de 128.000 demandes qui ont été formulées à travers la plateforme Daamsakane et quelque 30.000 bénéficiaires qui ont pu concrétiser l’acte d’achat», précise Amine Mernissi.

Toutefois, il reste prudent quant à l’efficacité globale du programme. «Le succès de ce programme se mesure aussi à travers le taux de conversion entre la demande et la concrétisation. À ce niveau, il y a encore des progrès à réaliser… La demande est là, maintenant il s’agit d’y répondre. Et y répondre, c’est rendre le produit demandé disponible», écrit Finances News Hebdo.

Le frein principal? Le coût élevé des intrants, en particulier celui du foncier. «Les professionnels de l’immobilier arguent que la rentabilité n’est pas au rendez-vous et que l’équation est quasi impossible en ce qui concerne le produit à moins de 300 000 dirhams. Cela hypothèque l’investissement», explique-t-il. Pour lui, «il faudrait analyser et débattre objectivement des facteurs qui empêchent le programme d’être efficient, et ne pas hésiter à prendre les mesures idoines, pour à la fois respecter les intérêts de l’État et la volonté des promoteurs immobiliers».

Le locatif connaît un véritable essor et suscite un intérêt grandissant de la part des investisseurs. «Le locatif est une niche en vogue. Tout le monde s’y met ! C’est aussi un signe de santé du marché que d’avoir une catégorie d’investisseurs qui s’y intéressent, tant au niveau de la production que de l’exploitation», observe Amine Mernissi.

Par Walid Ayadi
Le 18/05/2025 à 19h50