De l’optimisme: telle est la caractéristique principale des nouvelles projections de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), en ce qui concerne l’économie marocaine.
Dans un rapport dont les conclusions sont relayées par L’Économiste de ce jeudi 16 mai («Regional Economic Prospects in the EBRD Regions Taming inflation»), la Banque européenne établit un panorama de l’économie de plusieurs pays de la zone Semed (composée de l’Égypte, de la Jordanie, du Maroc et de la Tunisie).
La croissance de l’économie marocaine devrait ainsi rester largement stable, selon la BERD, soutenue par une reprise de la demande extérieure et des investissements publics, ce qui permettra de répondre aux défis à venir: la reconstruction post-séisme, les réformes sociales, la Coupe du monde…
Le Maroc s’en sort globalement mieux que ses voisins, constate de plus l’institution bancaire européenne car, malgré des dépenses supplémentaires liées à la reconstruction post-séisme et une expansion des dépenses ciblées sur la protection sociale, le gouvernement marocain poursuit sa consolidation budgétaire progressive, tout en tirant parti de la mobilisation de ses ressources intérieures.
L’Économiste affirme à ce propos que «ce sont là des signes encourageants pour une reprise économique, comme l’ont signalé plusieurs institutions, dont l’OCDE. D’après ses perspectives économiques pour le Maroc, la croissance du PIB réel devrait s’établir à 3,5% en 2024 et à 4% en 2025».
«À moyen terme, la dépendance du Maroc envers les importations énergétiques et la production agricole saisonnière rend l’économie vulnérable aux risques climatiques. Plus largement, le Royaume fait partie des pays qui ont bénéficié du soutien du FMI et des donateurs internationaux, contribuant ainsi à la stabilisation macroéconomique», rappelle toutefois le quotidien.
D’après ce document de la BERD, la croissance dans la région Semed devrait s’accélérer, passant de 2,7% en 2023 à 3,4% en 2024, pour s’établir à 3,9% en 2025, au fur et à mesure que les programmes de stabilisation économique et les réformes entreront en vigueur.
À ces mesures, s’ajoute la diversification de secteurs attractifs pour les investissements étrangers au Maroc, explique ce document.
La fragmentation géopolitique des échanges commerciaux intervient aussi dans le contexte de changements notables dans la structure des investissements directs étrangers, signale la BERD.
L’Économiste rappelle à ce propos que «les IDE en provenance de Chine vers ces régions ont fortement augmenté en 2023. Les annonces ont été particulièrement importantes en Égypte, au Maroc et en Serbie, dans des secteurs-clés tels que l’électronique, les métaux et les énergies renouvelables».