Les prix des carburants devraient baisser d’environ 1 dirham pour le diesel, voire jusqu’à 1,30 dirham concernant l’essence. C’est la deuxième baisse significative des prix à la pompe en moins d'un mois après celle intervenu le 16 janvier dernier.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les effets positifs de cette baisse s’avèrent très limités en cette période de confinement. «C’est une fausse bonne nouvelle pour l’économie. Depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire, les ventes de carburants ont chuté entre 85% et 90%. Les stations-services qui exercent hors du périmètre urbain sont les plus durement touchées», estime Fedwa Ahmar-Legroun, directrice de la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations-services au Maroc (FNPCGSSM).
Ajouté à la baisse des activités annexes (lavages, vidange, entretien, etc), l’effondrement des recettes issues de la vente des carburants tend à fragiliser la trésorerie des stations-services dont la majorité a du mal à couvrir les charges fixes, sans compter les pertes sur stocks du fait de la baisse continue des prix, ajoute la même source.
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Autre problème soulevé par Ahmar-Legroun, la dépréciation des créances clients qui, dit-elle, commencent peu à peu à switcher vers des créances douteuses et irrécouvrables, en lien avec l’arrêt de plusieurs activités.
En outre, les stations-service déplorent le comportement de certaines compagnies pétrolières qui, en dépit de la récession, refusent de leur accorder des facilités de paiement en ces moments difficiles.
Pour remédier à cette situation, Fédération appelle à intégrer l’ensemble des stations-services, sans restriction de chiffre d’affaires, parmi les bénéficiaires du nouveau dispositif tolérant le report des déclarations fiscales du 31 mars jusqu'à fin juin. Une lettre dans ce sens a été adressée au ministre de l'Economie et des Finances. Pour rappel, la possibilité de reporter l'échéance du 31 mars a été accordée aux entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur ou égal à 20 millions de dirhams.
«La marge des stations-services n’est pas proportionnelle au chiffre d’affaires. Il s’agit d’une marge fixe calculée en fonction du mètre cube de carburant vendu. Lorsque le prix du baril augmente, le chiffre d’affaires suit automatiquement la tendance, mais la marge demeure intacte. Du coup, évaluer toute taxe sur la base du seul critère du chiffre d’affaire est préjudiciable pour notre secteur. Il serait plus judicieux de tenir compte plutôt du volume des ventes. Cela est de nature à soutenir les professionnels du secteur, tout en évitant des dépôts de bilan et les conséquences qui peuvent en découler», explique la directrice de la fédération des stations-services.
