Le Salon maghrébin du livre d’Oujda signe une édition remarquable, à la hauteur de son ambition: faire du chef-lieu de l’Oriental une capitale régionale de la culture et de la pensée. Organisée du 7 au 12 octobre sous le Haut patronage du roi Mohammed VI, la 5ème édition du Salon maghrébin du livre, placée sous le thème «Habiter, écrire le monde», a rassemblé plus de 100 intellectuels, écrivains, poètes et philosophes venus d’une vingtaine de pays répartis sur les cinq continents. Une édition riche en idées, en débats et en diversité, qui illustre la vitalité culturelle croissante de la région de l’Oriental.
Selon El Kébir Hannou, directeur du pôle Développement à l’Agence de développement de l’Oriental, cette édition s’est distinguée par «une programmation dense et ouverte sur le monde». Au total, plus de 25 ateliers et tables rondes, soit près de six rencontres par jour, ont rythmé la manifestation, abordant des thématiques allant de la littérature à l’Intelligence artificielle, en passant par la philosophie ou la traduction.
Fait marquant: près de 90% des auteurs présents sont issus de la région de l’Oriental. Une présence massive des talents locaux que le salon a mis à l’honneur à travers des séances de dédicace et une «caravane culturelle» parcourant plusieurs établissements scolaires de la région. La jeunesse, elle aussi, a été placée au cœur du programme grâce à la participation active de l’Université Mohammed Ier, qui a proposé un riche agenda scientifique et culturel parallèle.
Un salon ouvert sur son environnement
Le Salon maghrébin du livre d’Oujda ne s’est pas limité à son espace d’exposition principal. Trois ateliers se sont tenus à la prison locale d’Oujda, témoignant de la volonté des organisateurs de démocratiser l’accès à la culture et à la lecture. D’autres rencontres ont été organisées dans des lycées et à l’Université Mohammed Ier, notamment autour de thèmes d’actualité tels que le numérique, l’innovation ou encore la créativité littéraire.
Le volet jeunesse a, lui aussi, connu un franc succès. Des ateliers d’éveil ont été animés par deux expertes belges, dans le cadre d’un partenariat entre l’Agence de développement de l’Oriental et la région Wallonie-Bruxelles, au profit d’enfants des écoles de la ville et sa périphérie.
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Pour Jalal El Hakmaoui, directeur du Salon, le choix du thème «Habiter, écrire le monde» reflète une ambition d’interroger notre rapport à la mobilité, à la planète, à la violence et aux inégalités.«Ce salon n’est pas seulement une vitrine pour les livres, mais un espace vivant d’échanges et de questionnements», confie-t-il. Les tables rondes, explique-t-il, «favorisent le dialogue entre écrivains, chercheurs et lecteurs autour de sujets aussi variés que le Maghreb, l’islam, la poésie, l’art ou encore l’Intelligence artificielle».
Le Salon a également inauguré un «espace jeunesse», un salon dans le salon dédié aux enfants et adolescents, avec ses propres stands, animations et activités.
Présent à cette édition, le poète et ancien ministre de la Culture, Mohamed Achaâri, s’est réjoui de participer à cet événement qu’il qualifie de «pierre angulaire du projet culturel marocain». «Travailler sur le livre et encourager la lecture, c’est investir dans le socle même de la société de demain», a-t-il affirmé. Lors d’une table ronde consacrée à l’écriture romanesque dans le monde arabe, l’écrivain a souligné l’importance des mutations à l’œuvre dans la littérature contemporaine, reflet des bouleversements sociaux et politiques de la région.
Avec cette édition foisonnante, le Salon maghrébin du livre d’Oujda consolide sa place parmi les grands rendez-vous culturels au Maroc et au Maghreb. Il se distingue non seulement par la richesse de son contenu et la diversité de ses invités, mais aussi par sa capacité à conjuguer ancrage local et ouverture universelle.







