Sous le soleil déclinant de Casablanca, le samedi 5 juillet, la saxophoniste britannique Nubya Garcia a littéralement électrisé la scène 21 de Jazzablanca à Anfa Park. Venue clore sa tournée internationale, l’artiste a offert au public un concert envoûtant, entre groove caribéen, jazz contemporain et spiritualité musicale.
«Je me sens vraiment chanceuse d’être ici», a-t-elle confié à notre micro quelques minutes après sa montée sur scène. Nubya Garcia ajoute: «Je suis venue au Maroc il y a douze ans pour mon anniversaire, mais je n’avais encore jamais joué ici. J’ai des amis qui vivent à Casablanca, donc c’est un retour pour moi. Le festival est incroyable, l’énergie est belle, et vous avez un pays magnifique.»
Le lien entre Nubya Garcia et le public casablancais s’est tissé dès les premières notes. Portée par une section rythmique hypnotique, son saxophone a traversé les genres, les émotions et les frontières. Pour elle, la scène est un espace d’échange profond.
«Mon public idéal, c’est celui qui a le courage de lâcher prise. Qu’il bouge, qu’il danse ou qu’il reste immobile, l’important c’est d’être présent. Pour moi, c’est une conversation. Ce que vous donnez, je vous le rends.»
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Et le public a répondu présent. Certains festivaliers, venus des quatre coins du monde sans forcément la connaître, sont repartis conquis.
Raymond, venu pour voir les Black Eyed Peas, qui étaient programmés le même jour: «Mais j’ai vu Nubya Garcia aujourd’hui, j’ai même acheté son album, c’est dire! J’ai adoré, elle était brillante.»
Richard lui fait écho: «Nubya Garcia est une artiste unique, quelle originalité! C’était magnifique de l’avoir ici. J’ai tellement aimé l’ambiance que je sais déjà que je vais revenir l’année prochaine.»
Julie, tout droit venue d’Espagne: «Je ne connaissais pas les artistes sur scène, mais ils ont tous été excellents. Nubya Garcia m’a vraiment impressionnée.»
Un jazz guidé par l’instinct
Interrogée sur son processus créatif, la saxophoniste révèle un rapport très instinctif à la composition. «Parfois je commence au piano, parfois avec une ligne de basse ou un rythme. Je laisse l’idée venir à moi, je la suis. C’est comme ça que j’exprime mon âme», décrit-elle.
Elle développe: «Je crois que j’ai toujours su que je ferais de la musique. J’ai commencé à trois ans, le saxophone à dix. C’est mon endroit sûr, ma manière de réagir au monde, à mes conversations, aux lieux que je découvre. C’est toujours le même dialogue, mais avec un langage différent.»
Une scène ouverte sur le monde
La performance de Nubya Garcia s’inscrit dans la ligne artistique d’un festival qui n’a cessé de s’ouvrir aux sonorités internationales. À travers sa présence, c’est tout un pan du jazz contemporain britannique, mêlé de dub, de soul et d’héritage caribéen, qui a résonné à Casablanca. Un rendez-vous incontournable pour les curieux, les mélomanes… et les voyageurs du son.