Le MMVI démarre l’année avec une exposition croisée de Chaïbia Talal et du mouvement CoBrA

Lors du vernissage de l’exposition «Chaïbia/CoBrA: Au croisement des libertés», au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, à Rabat, le 7 janvier 2025. (Y.Mannan/Le360)

Le 08/01/2025 à 09h15

VidéoLe Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain démarre l’année 2025 avec l’exposition «Chaïbia/CoBrA: Au croisement des libertés». Cette rencontre entre deux expressions picturales liées de longue date réunit des oeuvres de la grande figure de la peinture marocaine et du célèbre mouvement artistique avant-gardiste.

Jusqu’au mois d’avril, le Musée Mohammed VI (MMVI) d’art moderne et contemporain accueille une exposition croisée de feu Chaïbia Talal et du célèbre mouvement d’avant-garde CoBrA. Intitulée «Chaïbia/CoBrA: Au croisement des libertés», elle donne à voir une vingtaine d’œuvres de l’illustre figure des arts plastiques marocains, issues principalement de la collection permanente du MMVI, et des créations de CoBra, faisant partie de la collection de la Coopérative Musée Cérès Franco, en France.

«Je suis heureux de lancer la nouvelle année du Musée avec cette exposition harmonieuse», s’est félicité Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées (FNM), lors du vernissage de l’exposition, le mardi 7 janvier. Il se réjouit par ailleurs de «l’engouement extraordinaire pour les arts et les musées au Maroc», citant l’exemple du Musée Dar El Bacha à Marrakech, qui avait reçu jusqu’à 1.500 visiteurs par jour durant les fêtes de fin d’année. «C’est incroyable de voir autant de Marocains et de touristes étrangers se rendre dans les musées du Royaume», s’est-il félicité.

Zayd Ouakrim, nouveau directeur par intérim du MMVI (en remplacement de Abdelaziz Idrissi, nommé à la tête de l’ensemble des musées du Royaume), a rappelé pour sa part que «le Musée Mohammed VI s’est forgé une certaine notoriété grâce aux expositions qu’il accueille depuis sa création, en 2014». Il souligne aussi l’importance de cet hommage à Chaïbia Tallal, «l’une des figures majeures de l’art moderne et contemporain au Maroc».

Salima Aïssaoui, commissaire de l’exposition, a quant à elle confié que l’idée de rapprocher la célèbre artiste marocaine du mouvement d’avant-garde émanait de Mehdi Qotbi lui-même. «À partir de cette idée, j’ai réfléchi à la manière d’établir un lien entre Chaïbia et le mouvement CoBra», explique-t-elle. «Nous avons bénéficié d’une excellente coopération avec le mouvement et ses partisans, pour mettre sur pied cette exposition qui met en lumière les liens émotionnels et crée une forme de dialogue entre ces deux univers artistiques», a-t-elle poursuivi.

C’est en 1965 que la carrière de Chaïbia Tallal connaît un tournant décisif, après sa rencontre avec Cérès Franco, qui deviendra sa galeriste de référence, et l’artiste Corneille, membre fondateur du groupe CoBrA (contraction de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam). Séduits par l’énergie et l’originalité de son travail, tous deux deviennent de fervents défenseurs de l’artiste marocaine, reconnaissant dans ses toiles les mêmes vertus qu’ils apprécient au sein du mouvement avant-gardiste.

Aujourd’hui, le MMVI entend célébrer cet héritage en présentant un dialogue artistique où l’esprit libre et spontané de Chaïbia Talal rencontre la créativité fulgurante du mouvement CoBrA. Une invitation à découvrir l’étonnante modernité de cette pionnière de l’art marocain, au cœur d’une exposition qui souligne l’importance des échanges culturels et de l’ouverture sur le monde.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 08/01/2025 à 09h15