Festival des Andalousies atlantiques ou quand la musique andalouse unit les cultures et les cœurs à Essaouira

Le chanteur Faysel Benhaddou et le hakham-artiste Marc Marciano à Dar Souiri. (A.Et-tahiry/Le360)

Le 01/11/2025 à 18h08

VidéoÀ Essaouira, la 20ème édition du Festival des Andalousies atlantiques a offert, vendredi 31 octobre 2025, un instant rare à Dar Souiri: Faysel Benhaddou et le hakham-artiste Marc Marciano ont uni leurs voix dans un dialogue arabe-hébreu, empreint d’émotion et de spiritualité. Un duo célébrant, en notes, l’amitié, la paix et la tolérance — valeurs fondatrices de ce rendez-vous emblématique.

Sous les voûtes de Dar Souiri, vendredi soir, l’atmosphère s’est faite attentive, presque suspendue. Pour la 20ème édition du Festival des Andalousies atlantiques, Faysel Benhaddou et Marc Marciano ont croisé leurs répertoires: deux voix, deux traditions, une même ligne mélodique. Essaouira a écouté ce dialogue simple et clair — un face-à-face musical où l’on entend, sans discours, la rencontre des cultures et des religions.

Pendant plus d’une heure, les deux artistes ont enchanté le public dans une ambiance chaleureuse et spirituelle. Alternant entre arabe et hébreu, ils ont offert un spectacle où les voix se répondaient comme deux prières mêlées. «C’est un grand honneur de participer à ce festival et d’y sentir la confiance qu’on nous accorde», déclare Marc Marciano. «Il y a dans cette ville un souffle particulier, une énergie de paix et de fraternité», ajoute-t-il.

Sur scène, la complicité entre les deux musiciens était palpable. Amis de longue date, ils ont su fusionner leurs univers à travers des mélodies empruntées au malhoun, au chaâbi et à la musique andalouse, tout en y mêlant des influences hébraïques. «C’est ma première participation à ce grand festival, et je suis fier d’y être», confie Faysel Benhaddou. «Le public d’Essaouira est unique: il ressent, il écoute, il vit la musique», partage-t-il.

Leur prestation, sobre et sincère, a franchi les barrières de la langue comme celles de la foi. Tour à tour solistes, puis en parfaite résonance, Benhaddou et Marciano ont donné chair à la promesse du festival: un Maroc pluriel, où la diversité fait force. «Ce métissage musical, pour moi, c’est d’abord la paix. La musique nous rassemble et efface les frontières», confie l’artiste.

Dans une salle comble, le public a longuement ovationné ce duo hors du temps. À Essaouira, berceau du dialogue judéo-musulman, la 20ème édition du Festival des Andalousies atlantiques a, une fois encore, tenu sa promesse: faire vibrer les cœurs à l’unisson, au nom de la paix et d’une beauté partagée.

Par Ghania Djebbar et Abderrahim Et-tahiry
Le 01/11/2025 à 18h08