Détentrices d'un artisanat phare de cette région du sud du Maroc, les fabricantes du tapis de Taznakht contribuent, par leur sensibilité, leur savoir-faire et leur délicatesse à la préservation de cet art et à l’amélioration de sa qualité et de sa production. Alors que leur savoir-faire se transmet de mère en fille, de génération en génération, l'engouement pour ces tapis, au Maroc, mais aussi et surtout à l'étranger, devrait inciter les autorités à prendre en charge les détentrices de cet art ancestral.
Interrogée à ce propos par Le360, Sfia Iminetras, présidente d'une des coopératives spécialisées dans le tapis de Tazenakht, fondée en 2009 par un groupe de soixante-trois femmes au total, issues de quatorze villages de la commune d’Iznaguen, près de Taznakht, a d'abord expliqué que cette localité était très connue pour la qualité de la laine utilisée dans la conception du tapis de Tazenakht.
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Sfia Iminetras a aussi précisé que ces tapis avaient des motifs propres à la région, et se caractérisaient par leurs couleurs vives. Ce sont de vrais tableaux patiemment conçus par ces véritables artistes, qui expriment ainsi leurs émotions et s’offrent aussi des moments d’évasion en laissant libre court à leur imagination sur leur métier à tisser.
Sfia Iminetras a indiqué que l'art de tisser un tapis réclamait un grand nombre d'étapes différentes. Il faut tout d’abord tondre la laine des moutons, la laver et la nettoyer longuement à l'eau puis la mettre à sécher, la carder, puis la teindre avec des herbes (de l'écorce de grenade, du henné...).
Ce sont là les nécessaires étapes préliminaires, avant de procéder au tissage proprement dit. Chaque phase, a-t-elle souligné, a ses propres rituels.
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La présidente de cette coopérative a aussi expliqué, pour Le360, que le tissage d'un tapis de Tazenakht est un travail qui requiert beaucoup de temps (de 15 jours à plus de 4 mois).
Toutefois, les salaires journaliers perçus par les femmes travaillant dans ce domaine sont bas, en comparaison avec le prix auquel leurs produits de haute qualité se vend.
C'est la raison pour laquelle Sfia Iminetras a ardemment plaidé pour une restructuration adéquate de cette filière, et pour l'instauration de cycles de formations à ces femmes, détentrices d'un savoir-faire reconnu.