Le Maroc a détecté, le jeudi 12 septembre, son premier cas de mpox, aussi connue sous le nom de variole du singe, confirmé par les autorités sanitaires marocaines. Selon Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé, la nouvelle n’a rien de surprenant. «Le virus se propage plus facilement dans les pays africains que lors de ses précédentes variantes. Le Maroc, ayant de forts liens avec les pays africains, était logiquement susceptible d’être touché», explique le médecin.
Un système de veille et de surveillance efficace
Ce cas signale-t-il un échec du protocole sanitaire marocain? «C’est tout à fait le contraire. C’est une preuve que le système de santé marocain, avec son protocole de riposte, a très bien fonctionné», oppose le chercheur, qui explique que le but des systèmes de veille et de surveillance n’est pas de prévenir à tout prix l’entrée d’un virus, mais de détecter le plus tôt possible les cas importés et de limiter la transmission locale. «Le fait que ce cas ait été identifié montre que le système d’alerte est opérationnel et efficace», ajoute-t-il.
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Surtout, Dr Hamdi Tayeb assure que «l’inquiétude n’est pas à l’agenda» pour le moment. «Un cas ou quelques-uns doivent simplement nous rappeler les mesures qui sont déjà recommandées dans le protocole avant leur détection», étaie-t-il. En d’autres termes, citoyens et professionnels de santé doivent respecter les règles d’hygiène de base et éviter tout contact avec des personnes présentant des symptômes suspects. «Il ne faut pas attendre la détection de centaines de cas pour commencer à prendre des précautions. Celles-ci sont justement là pour éviter la multiplication des cas», martèle-t-il.
Sensibilisation et solidarité
Pour notre interlocuteur, la stratégie à adopter repose sur une population sensibilisée, des professionnels de santé bien informés et une surveillance continue. Il en appelle aussi à la coopération internationale et à la solidarité avec le continent africain, afin d’éviter une propagation planétaire du virus. «Il est temps que les pays riches, qui n’ont pas de virus, mais qui ont des ressources financières, des vaccins et des tests, partagent ces moyens avec les pays africains qui n’en ont pas pour freiner l’épidémie et la cerner», conclut Dr Hamdi Tayeb.