Des menaces proférées contre l’historien Abdelkhalek Koullab et le penseur Ahmed Assid ont pris une dimension dangereuse après qu’un extrémiste a promis, sur les réseaux sociaux, d’égorger Koullab à la manière du groupe terroriste Daech. Ces menaces de mort ont ciblé également le penseur Assid quand un individu a prétendu qu’il se sacrifierait pour cette mission, rapporte Assabah du jeudi 22 août.
Les réseaux sociaux étaient en ébullition durant les deux jours qui ont suivi la propagation de la vidéo incriminant les deux jeunes extrémistes. Les réactions ont été immédiates après que des internautes avisés ont déposé des plaintes auprès de la présidence du ministère public via son site électronique, en appelant à l’arrestation des mis en cause et à la protection de Koullab et Assid.
Des sources n’excluent pas que les deux jeunes soient victimes d’un lavage de cerveau par les symboles des courants religieux extrémistes, qui ont été incapables de mener un débat avec les deux penseurs en usant de la logique argumentaire et de preuves scientifiques.
Ces courants radicaux ont tablé sur la mobilisation de leurs adeptes pour s’attaquer à Assid et Koullab en les accusant de combattre l’islam, bien que le débat soit exclusivement axé sur l’identité marocaine. Ce lavage de cerveau a poussé un autre extrémiste à diffuser un enregistrement audio dans lequel il menace Koullab, qu’il accuse de chercher à faire disparaître l’islam du Maroc.
Réagissant à ces menaces, l’historien a souligné dans une déclaration à Assabah que, «depuis deux ans, il s’était habitué à recevoir, sur les réseaux sociaux, des menaces de la part certains activistes dont la plupart résident à l’étranger. Les deux jeunes qui ont promis de m’égorger sont certainement manipulés par des parties invisibles me reprochant mon discours nationaliste modéré, qui n’est pas fondé sur le racisme et la division entre les Marocains».
Un discours, poursuit-il, qui «croit en des personnes sages qui respectent les institutions de l’État, la Constitution et les discours royaux, contrairement à ceux qui adoptent le discours panarabe influencé par l’Orient».
Les extrémistes religieux mènent une campagne farouche contre Koullab, car il a parlé «d’illusions du salafisme historique» adoptées par certains milieux pour gagner les faveurs de la société et bénéficier d’autres privilèges.