GenZ212: l’interdiction des manifestations expliquée par le ministère de l’Intérieur

Un dispositif de sécurité à Casablanca (A.Gadrouz/Le360.)

Face aux manifestations non autorisées qui ont dégénéré en violences dans plusieurs villes du Royaume, le ministère de l’Intérieur défend sa décision d’interdiction en invoquant le respect de la loi et la nécessité de concilier droit de manifester et impératif de sécurité. Le porte-parole, Rachid El Khalfi, a détaillé les dégâts et les poursuites engagées, tout en réaffirmant l’engagement des autorités à préserver l’ordre public dans le cadre légal.

Le 01/10/2025 à 15h26

Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Rachid El Khalfi, a indiqué, mercredi à Rabat, que l’interdiction des récentes manifestations dans certaines régions du Royaume est due au non-respect des dispositions légales en vigueur.

Dans une déclaration à la presse, El Khalfi a affirmé, à cet égard, que «des attroupements non encadrés et à l’origine inconnue ont été enregistrés».

Il a précisé que «la décision d’interdiction prise par les autorités publiques a été motivée essentiellement par la nécessité de garantir l’équilibre entre le droit des citoyens à manifester pacifiquement (Article 29 de la Constitution) et le droit de la société à la sécurité, à la stabilité et à la sûreté (Article 21 de la Constitution)».

«Assurer cet équilibre est au cœur des responsabilités des autorités publiques», a souligné le porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Ordre public et sûreté des citoyens

Les forces de l’ordre ont mené, mardi 30 septembre 2025, dans certaines régions du Royaume plusieurs opérations et interventions légales pour préserver la sécurité et l’ordre publics tout en veillant à gérer les protestations de manière à garantir la protection de la sécurité et l’ordre publics d’une part, et la prévention de toute menace à la sûreté et la sécurité des citoyens d’autre part, outre la prise de toutes les mesures nécessaires pour la préservation des droits et libertés individuelles et collectives, a affirmé Rachid El Khalfi.

Le responsable a souligné que certaines de ces formes de protestation ont connu une escalade dangereuse ayant porté atteinte à la sécurité et à l’ordre publics, après que ces protestations se sont transformées en attroupements violents dans lesquels un groupe de personnes a fait usage d’armes blanches, de cocktails molotov et de jets de pierres, ce qui a fait, jusqu’à hier soir, 263 blessés de divers degrés parmi les éléments des forces de l’ordre et 23 autres personnes, dont un cas qui a nécessité un suivi médical à Oujda, outre le déclenchement d’incendies et les graves dégâts causés à 142 véhicules des forces de l’ordre et 20 autres de particuliers. Les protestataires, a précisé El Khalfi, ont fait irruption dans plusieurs administrations, établissements, agences bancaires et locaux commerciaux où ils ont procédé à des actes de pillage et de destruction à Aït Amira dans la province de Chtouka Aït Baha, la province d’Inezgane-Aït Melloul, Agadir-Ida Outanane, Tiznit et Oujda.

Pis encore, a-t-il poursuivi, certains protestataires à Oujda ont bloqué le passage d’une ambulance de la Protection civile qui devait apporter de l‘assistance et évacuer les blessés. Le Porte-parole du ministère de l’intérieur a affirmé que les individus ayant persisté à transgresser les dispositifs sécuritaires ont été traités conformément à la loi, certains d’entre eux ayant été soumis aux procédures de vérification d’identité, sous la supervision du parquet, avant d’être relâchés immédiatement après achèvement de la procédure juridique, alors que 409 autres ont été placés en garde à vue, sur instructions du parquet général compétent.

Et d’ajouter que certaines régions du Royaume ont connu, ces derniers jours, des manifestations et attroupements non autorisés sur la voie publique, et ce, en réponse à des appels d’origine inconnue lancés sur les réseaux sociaux.

Respect de la loi

Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser ces attroupements dans le respect total des dispositions juridiques et des règles professionnelles qui régissent leur travail, a-t-il ajouté.

Tout en veillant à clarifier ces données à l’opinion publique nationale, le ministère de l’Intérieur affirme que les autorités publiques ont été et demeurent toujours engagées à accomplir leur devoir dans un esprit de responsabilité afin de préserver l’ordre public et garantir l’exercice des droits et libertés, y compris la liberté de manifester pacifiquement, dans un cadre légal et juridique, a poursuivi El Khalfi.

Et d’insister sur le fait que le ministère continuera à prendre, avec toute responsabilité institutionnelle, les mesures de protection de la sécurité et de l’ordre publics, en veillant, d’une part, à la réserve et à la retenue sans pour autant se laisser porter par les provocations, et en respectant scrupuleusement les textes juridiques et les règles professionnelles, de l’autre.

Il convient de souligner que les dispositions juridiques en vigueur seront appliquées d’une manière ferme et stricte à l’égard de toute personne ayant commis des actes et des comportements punis par la loi, avec toutes les responsabilités et les conséquences juridiques qui en découlent, conformément aux mesures et procédures judiciaires et sous la supervision du parquet compétent.

Par Le360 (avec MAP)
Le 01/10/2025 à 15h26