Dans la commune de Tamda, située dans la province de Sidi Bennour, les premiers résultats sont encourageants. Cette localité se distingue par la bonne adaptation de la nouvelle variété, dans un contexte où la cochenille a fortement affecté les plantations de figue de barbarie dans plusieurs zones du pays ces dernières années.
La figue de barbarie reste une culture à forte valeur ajoutée. En plus de son usage alimentaire, elle alimente des filières de transformation comme la production d’huiles ou de produits cosmétiques. Sa relance permet donc de préserver une activité agricole adaptée aux conditions climatiques locales, tout en renforçant les revenus ruraux, nous expliquent plusieurs agriculteurs dans la commune de Tamda.
Le programme s’étale sur quatre ans et repose sur une logique de relance durable. «Ce projet s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la cochenille du cactus. Il prévoit la plantation de figuiers de barbarie résistants sur une superficie totale de 800 hectares, répartis en quatre lots. À ce jour, deux lots ont été entièrement réalisés, tandis que le troisième affiche un taux d’avancement de 160 hectares sur les 200 prévus», explique Hamid Ramchoune, directeur du Bureau de l’aide technique et d’information agricole à Sidi Bennour.
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Face à une forte vulnérabilité à la sécheresse et à la destruction massive des plantations de cactus par la cochenille, la région bénéficie aujourd’hui d’un plan d’intervention intégré, piloté par le Centre régional d’investissement agricole de Doukkala. Ce projet cible directement 1.334 agriculteurs, parmi lesquels figurent 491 femmes et 237 jeunes, renforçant ainsi son ancrage social et inclusif.
«Avant, dans cette même terre, on cultivait le cactus pour produire la figue de barbarie, mais la cochenille a décimé toutes les récoltes. Depuis que nous avons planté le cactus résistant, la terre renaît enfin», confie M’barek, un agriculteur de la région, visiblement soulagé de retrouver un avenir agricole prometteur.
En plus de la replantation de 800 hectares de cactus résistants à la cochenille, le programme prévoit la diversification des systèmes de production à travers la plantation de 30 hectares de caroubiers et de 30 hectares de plantes fourragères (atriplex). Il comprend également l’aménagement de cinq points d’eau destinés à l’abreuvement du bétail, renforçant ainsi la résilience des exploitations agricoles face aux aléas climatiques.