La circulaire du ministère de l’Intérieur diffusée jeudi 5 mars est claire. Toutes les manifestations sportives et culturelles qui rassemblent plus de 1000 personnes sont interdites jusqu’au 31 mars. Cette mesure a été prise quatre jours après l’apparition d’un premier cas de coronavirus, suivi d’un autre cas 48 heures plus tard.
Alors que les organisateurs d’évènements au Maroc appréhendaient cette mesure, la publication de cette circulaire est venue confirmer leur appréhension. Plusieurs organisateurs de festivals, salons, foires, etc. ont annulé leurs évènements, d’autres ont préféré juste reporter et attendre.
L’heure est à la communication de crise. “Depuis hier, mon téléphone n’arrête pas de sonner. Je reçois des appels de plusieurs prestataires, des partenaires avec lesquels j’ai l’habitude de travailler pour l’organisation de plusieurs évènements ici au Maroc et qui demandent ce qu’ils vont faire avec tout ce qu’ils ont réalisé pour ces manifestations prévues en mars”, nous confie le directeur d’une des agences d’événementiel les plus réputées au Maroc.
Lire aussi : Vidéo. Coronavirus et suspension de la prière du vendredi: qu’en pensent les Marocains?
Ce chef d’entreprise perd trois évènements qui étaient commandés par ses clients. "Il ne faut pas oublier que ces évènements ont été préparés deux mois à l’avance et que 75% des dépenses ont déjà été engagées”, poursuit ce professionnel.
La diminution conséquente du chiffre d’affaires est avérée, selon cet autre manager, directeur d’une agence de relation publique. "Les dépenses engagées sont palpables. Tout se calcule en termes de coût de préparation, de temps homme… Les pertes sont sèches”. Et de préciser: "C’est tout un écosystème qui est affecté en sachant que plusieurs métiers gravitent autour de l’événementiel: des tapissiers, des menuisiers, des électriciens…”
Les très petites et moyennes entreprises sont donc les plus impactées, et les freelancers aussi. "Pour l’instant, je ne vais pas changer de travail, j’ai une petite épargne, mais si la situation ne s’améliore pas, plusieurs très petites entreprises vont subir des pertes sèches qui vont lourdement impacter leurs finances", avertit une jeune quadra, dans le métier des relations publiques depuis 17 ans.
"Il s’agit de rentrées d’argent qui peuvent aller jusqu’à 100.000 dirhams pour certains. Sans oublier que certains acteurs de l’événementiel et des relations publiques peuvent ne travailler que sur un seul évènement par an, alors imaginez ces annulations en cette période de haute saison…”, enchaîne la même source.
Pour faire face à ces annulations, ce patron suggère que l’Etat mette en place des garanties, en créant un cadre juridique pour les cas de force majeure. "En cas de rupture de contrat, nous avons une assurance, mais pour ce genre de cas de force majeure, nous n’avons rien".