La gestion des chiens errants préoccupe les autorités marocaines. Le ministère de l’Intérieur a récemment transmis aux communes une circulaire les incitant à ne plus éliminer ces canidés avec des armes à feu et des substances toxiques. En lieu et place, le département d’Abdelouafi Laftit les invite à privilégier la méthode «TNVR», qui consiste à capturer l’animal, le stériliser et le vacciner, avant de le retourner dans son environnement initial.
Cees instructions interviennent quelques semaines après la publication, le 2 mai 2023, d’une déclaration par le Collectif des associations de protection animale, de l’environnement et du développement durable, dans laquelle une trentaine d’ONG dénonçaient «les abattages inhumains» de ces chiens.
Appliquer les mesures annoncées
Contactée par Le360, Laurence Lallement, présidente de l’association Cœur & ACT Ranch Beldi, et l’une des porte-parole du collectif, salue cette décision. «Nous avons perçu ces mesures comme un signal encourageant qui sonne comme une réponse à nos revendications. Elles interviennent moins de trente jours après la déclaration signée par 45 associations basées au Maroc», affirme-t-elle. Avant de poursuivre: «Il faut qu’elles soient véritablement appliquées dans les villes du Royaume et que les autorités locales donnent des instructions dans ce sens».
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Dans le courrier envoyé aux communes, le ministère de l’Intérieur annonce également la création de 76 Bureaux communaux d’hygiène (BCH), pour un investissement d’un coût global de 608 millions de dirhams. Entrant dans le cadre d’un programme sexennal (2019-2024), en partenariat avec lesdites communes, ces nouvelles structures prendront notamment en charge les fourrières animalières et les centres antirabiques. Dans le même esprit, le ministère prévoit aussi de poursuivre le soutien financier aux campagnes de vaccination.
Collaborer avec les associations
Accueillant favorablement la création de ces BCH, Laurence Lallement souhaite que le ministère poursuive sur sa lancée avec la mise en service des dispensaires d’État, actuellement en construction, prévus dans la convention signée en 2019 entre le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Santé, l’ONSSA et l’Ordre national des vétérinaires.
Mais pour la porte-parole du collectif d’associations, il serait judicieux de s’appuyer sur la société civile et notamment sur les associations de protection animale qui ont des infrastructures pouvant servir de centres pilotes pour la TNVR, de manière à mettre en place très rapidement cette politique de stérilisation. «N’attendons pas un ou deux ans pour appliquer ces mesures. On peut d’ores et déjà, ensemble, régler ce problème», conclut-elle.