Un incroyable jeu de chaises musicales a eu lieu au ministère algérien des Affaires étrangères. Une instabilité peu commune qui illustre le désarroi du Système, englué dans le bourbier où il s’est lui-même placé, notamment depuis 1975. Rien que sur les 10 dernières années, il y a eu six changements à la tête du ministère des Affaires étrangères, dont trois mandats pour Ramtane Lamamra, évincé et rappelé à trois reprises dans un insensé jeu de yo-yo.
Le département est à la dérive: Ramtane Lamamra (septembre 2013 - mai 2017); Abdelkader Messahel (mai 2017 - mars 2019), Ramtane Lamamra (mars 2019 - avril 2019), Sabri Boukadoum (avril 2019 - juillet 2021), Ramtane Lamamra (juillet 2021 - mars 2023) et Ahmed Attaf (18 mars 2023 -…). Curieux rappel d’Ahmed Attaf qui était ministre des Affaires étrangères, pendant la décennie noire, de 1996 à 1999! Un sombre vivier dans lequel puisent les généraux qui veulent faire du neuf avec de l’obsolète.
Une relation au monde malsaine
La junte est constamment à la recherche de l’oiseau rare qui pourrait faire «plier» le conflit artificiel du Sahara atlantique en faveur de la thèse mensongère de la dictature militaire. La diplomatie algérienne (s’il y en a une, car le préalable d’une politique étrangère mûrement réfléchie n’existe pas!) fait du surplace avec un département impacté régulièrement par les luttes de clans des généraux.
Le pouvoir ne veut pas comprendre que le naufrage de cette diplomatie n’a rien à voir avec le profil de tel ou tel haut fonctionnaire. Il est dû à la non-validité d’une vision erronée, d’une doctrine tordue, fondée exclusivement sur la haine -que rien ne justifie- du voisin marocain.
La communauté internationale a bien saisi l’imposture d’une «relation au monde» qui s’assigne un seul objectif: attenter à l’unité territoriale du Royaume. Y compris par la renonciation suicidaire aux ressources qui auraient servi au développement du pays et au bien-être des Algériens.
Une carrière construite sur la marocophobie
Parmi les diplomates supposés «oiseaux rares», il y a eu ce blaireau Amar Belani qui a séduit les généraux (même s’ils n’ont jamais voulu de lui comme ministre!) par ses compétences avérées en insultologie, adossée à une marocophobie ahurissante.
Il est natif de Guelma, comme Boumediene, le fossoyeur de l’Algérie. Son profil et son parcours chaotique condensent tous les déficits et les travers des incompétents, militaires et civils, qui ont ruiné l’Algérie. Il a été ambassadeur en Pologne, en Lituanie, en Malaisie, en Thaïlande et aux Philippines. Il a aussi occupé quelques postes au sein du ministère des Affaires étrangères. Il fut nommé, entre 2014 et 2020, ambassadeur auprès de la Belgique, de l’Union européenne et de l’OTAN.
Les propagandistes algériens en étaient aux anges. Ils ont présenté Amar Belani comme le diplomate prodigieux, le «super joker» qui allait «fourguer» aux Européens le rêve des généraux d’amputer le Maroc d’une partie de son territoire. L’hurluberlu qui se croyait ambassadeur normal n’avait qu’un seul dossier: le Sahara marocain. Il se moquait des dossiers de coopération économique et de développement de son pays, les Européens en étaient excédés.
Un vernis diplomatique pour les expressions de haine
Il s’échinait dans ses écrits à mettre un vernis, soi-disant diplomatique, à tous les délires et expressions de haine du pouvoir algérien. Il inondait la presse de communiqués saturés d’une avalanche d’adjectifs, jusqu’à la nausée, pour insulter le Maroc. Le360 avait déjà publié un article à ce sujet, en juillet 2022.
À l’instar de tous les ambassadeurs algériens dans le monde, Amar Belani devait lancer des OPA et des recrutements au sein du tissu associatif en faveur de la cause perdue des généraux. Il a soudoyé des gauchistes radicaux paumés et des illuminés, à la tête d’associations fauchées et en manque d’idéal, pour leur vendre la rengaine polisarienne.
Amar Belani à Bruxelles, c’était aussi l’époque dorée et rentable pour le loufoque Pierre Galland, ce Belge qui fait balader partout, comme une attraction foraine ou un cirque, son inénarrable Eucoco (Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le polisario). L’année dernière, il en était à sa 46ème édition et il refuse encore de réaliser que son truc de «polisariococo» n’est qu’un moulin à vent.
Après la fin de sa «mission» à Bruxelles en 2020, Belani végéta à Alger près d’une année, attendant toujours d’être nommé ministre. Or, il fut placé en septembre 2021 dans le poste le plus ridicule dans l’histoire, peu glorieuse, de la diplomatie algérienne: «Envoyé spécial chargé du Sahara occidental et du Maghreb». Le Maghreb a éclaté de rire. Même si la blague ne dura que 12 mois, Belani radicalisa ses invectives et décrédibilisa davantage l’image de son pays.
Un scribouillard qui s’est trompé de métier
Autre fait d’armes qui ne l’honore pas: Amar Belani participa à la chute de son mentor initial Ramtane Lamamra, dans l’espoir de prendre sa place. Il se mit au service de Tebboune et de son entourage dans leur combat contre Lamamra qui manifestait des ambitions présidentielles. Il a rempli le rôle du parfait idiot utile, se voyant déjà le prochain chef de la diplomatie algérienne et promettant des nominations à ses proches.
Finalement, Belani ne remplacera pas Lamamra. Pire: il est viré du ministère où il occupait le poste de secrétaire général pour ce qui ressemble bien à mise au placard à Ankara, une ville où il devra mettre un trait définitif sur son activisme polisarien, l’unique dossier qui l’occupe. Autant dire que Belani sera un ambassadeur paumé en Turquie. Sa maladie chronique risque de s’exacerber avec l’ingratitude du clan présidentiel.
Quand le pouvoir algérien n’avait pas le courage de répondre officiellement aux pays influents qui le rappelaient à l’ordre, c’était Belani qui répondait par des écrits outrageants dans les journaux inféodés à la junte. Car Amar Belani est un plumitif. Il pensait remporter des victoires diplomatiques en pondant, dans quatre médias algériens (TSA, Algeriepatriotique.com, L’Expression et Algerie54), des diatribes contre le Maroc. Désertant le terrain de la diplomatie et les coulisses, il a contribué malgré lui au naufrage de la diplomatie algérienne.