Subventions aux viandes rouges: bras de fer annoncé au Parlement

Le siège du Parlement, à Rabat.

Revue de presseAlors que l’opposition s‘apprête à déposer officiellement une demande de création d’une commission d’enquête sur les subventions accordées aux viandes rouges, le Parlement se prépare à une semaine sous haute tension. La polémique, en effet, n’a cessé de prendre de l’ampleur ces dernières semaines. Une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 01/05/2025 à 19h42

La semaine prochaine s’annonce particulièrement tendue au Parlement. En cause: le dossier explosif des subventions aux viandes rouges, qui promet un bras de fer entre majorité et opposition. Cette dernière s’apprête en effet à déposer officiellement une demande de création d’une commission d’enquête parlementaire, une initiative vivement contestée par la majorité, qui plaide plutôt pour une simple mission exploratoire.

Dans son édition du vendredi 2 mai, Al Ahdath Al Maghribia rapporte qu’un consensus a été trouvé entre les groupes de l’opposition —le groupe socialiste, le Mouvement populaire, le Parti du progrès et du socialisme, ainsi que le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement— pour aller de l’avant avec cette demande. Ensemble, ils disposeraient du quorum nécessaire pour soumettre officiellement la requête au bureau de la Chambre des représentants, conformément au règlement intérieur.

Toujours selon le quotidien, certains membres de la majorité tenteraient de désamorcer la tension en proposant la création d’une mission exploratoire en lieu et place de la commission d’enquête. Une position vivement critiquée par l’opposition, d’autant plus que le Mouvement populaire avait été le premier à formuler cette demande, il y a plusieurs mois déjà. Des sources parlementaires, citées par Al Ahdath Al Maghribia, s’étonnent ainsi de l’appel de la majorité à un consensus autour d’une mission exploratoire, alors même que l’initiative initiale venait d’un groupe de l’opposition.

Le dossier des subventions est d’autant plus sensible que de récentes révélations évoquent des fuites d’informations ayant potentiellement favorisé certains importateurs. D’après ces sources, certains opérateurs auraient été informés à l’avance de la mise en place d’un mécanisme de soutien financier aux importations, leur permettant d’anticiper l’opération et d’en tirer un avantage économique.

Si ces soupçons se confirment, ils risquent de raviver les tensions et d’alimenter davantage la polémique. La majorité, qui tente de reprendre la main avec sa proposition de mission exploratoire, fait face à une opposition déterminée à faire valoir ses prérogatives. Car contrairement à une mission exploratoire, une commission d’enquête dispose de pouvoirs étendus, allant jusqu’à la possibilité d’un renvoi devant la justice.

Par Fayza Senhaji
Le 01/05/2025 à 19h42