Lors d’une réunion à la Chambre des représentants, Mohamed Mehdi Bensaïd, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, a mis l’accent sur la prolifération de contenus produits anarchiquement sur les réseaux sociaux.
Selon Assabah, dans son édition du vendredi 16 mai, le ministre a tiré la sonnette d’alarme sur les dangers représentés par les influenceurs sur la cohésion et les nobles valeurs de la société marocaine.
Dans ces conditions, il est plus que jamais urgent d’encadrer juridiquement leur activité, mais sans porter atteinte à leur droit à la liberté d’expression.
Combler le vide juridique actuel concernant le travail des créateurs de contenu nécessite une surveillance rigoureuse, tant au niveau individuel qu’institutionnel, de toutes les plateformes actives sur les réseaux sociaux. Certains influenceurs bafouent la vie privée et les valeurs sociétales, propageant de fausses informations et diffusant des contenus violents, immoraux et haineux, exploitant parfois des enfants et des jeunes.
Bensaid a aussi annoncé que les pouvoirs de la Haute autorité de la communication et de l’audiovisuel (HACA) seront élargis afin d’englober les réseaux sociaux. Ce contrôle permettra une définition claire et précise de concepts comme le travail numérique, la plateforme numérique, les créateurs de contenus numériques. Ces derniers seront assujettis à des obligations, comme la désignation d’un responsable juridique présent sur le territoire national. Un recours au droit comparé sera essentiel dans ce domaine, surtout que l’Europe a mis sur pied un cadre juridique encadrant les influenceurs, entré en vigueur en 2023.
Le ministre a ajouté que les plateformes gérées légalement par les influenceurs seront soumises à l’impôt, sachant qu’elles engrangent d’importantes entrées financières grâce à la publicité. Une loi en ce sens verra le jour incessamment.
C’est en mettant les influenceurs sur les rails de la légalité qu’ils pourront alors, dans l’esprit du ministre, prétendre à un statut proche de celui des journalistes, ceux-là mêmes dont le travail est régi par le binôme inséparable: responsabilité et liberté d’expression.
Apparemment interpellé, lors de cette réunion de la commission parlementaire Education et culture, sur l’emprisonnement des journalistes, Bensaid a nié, selon Assabah, la responsabilité de l’actuel gouvernement dans ces faits.