Le Maroc renforce son arsenal juridique dans le domaine de la lutte contre le blanchiment des capitaux. Moins d’un an après l’adoption de la nouvelle mouture de la loi n°12-18, modifiant et complétant le Code pénal et la Loi n° 43-05, portant principalement sur les aspects relatif à la prévention, à la détection et à la mise en œuvre des poursuites pénales, les autorités marocaines renforcent les mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
C’est en substance l’objet d’un atelier organisé conjointement le 10 et 11 mai à Marrakech par le Département de la Justice des Etats-Unis et le gouvernement marocain, réunissant des experts des Etats-Unis et du Royaume-Uni ainsi que des représentants de la présidence du Ministère public.
«Cette rencontre a pour finalité de coordonner les efforts consentis dans la lutte contre le blanchiment d'argent en vue de freiner les incitations aux crimes organisés de tout genre», a résumé War Hasib, conseiller résident juridique à l’ambassade des Etats-Unis à Rabat.
Abondant dans ce sens, Géraldine Gassam Griffith, directeur adjoint au Département d'Etat américain, a expliqué qu’une lutte efficace exige un ciblage des réseaux criminels et une coordination internationale, en l'occurrence entre le Maroc et les Etats-Unis.
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De concert, les juges, hauts responsables de l’action pénale et des enquêtes judiciaires s’accordent sur la nécessité de garder une longueur d’avance sur les réseaux criminels qui sont toujours à l’affût des dernières tendances en matière de blanchiment d’argent.
«Le groupe réuni ici regroupe des procureurs et des enquêteurs des plus compétents des Etats-Unis, du Royaume-Uni et du Maroc, travaillant tous ensemble pour améliorer l’impact des poursuites judiciaires marocaines», a souligné pour sa part le consul général des Etats-Unis à Casablanca, Lawrence Randolph, lors de son allocution. «Plus les organismes d’application de la loi sont capables d’attaquer la capacité des criminels à blanchir des capitaux, moins de motivations il y aura pour ces criminels à commettre des crimes en premier lieu», a-t-il affirmé.
Pendant deux jours, les participants discuterons des outils juridiques marocains disponibles pour annexer les accusations de blanchiment d’argent aux accusations criminelles substantives, ainsi que des techniques spécifiques pour développer des enquêtes financières plus approfondies.