Lors d’un discours prononcé en décembre 2023 à Marrakech, le Roi Mohammed VI a dévoilé une initiative internationale d’envergure, destinée à offrir aux pays enclavés du Sahel –le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad– un accès souverain à l’océan Atlantique. Selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, cette vision novatrice se positionne comme la pierre angulaire d’un projet pionnier, ayant pour finalité ultime l’amélioration des conditions de vie des populations de cette région.
Cette ambition a d’ores et déjà suscité un élan de soutien international, saluée pour son rôle précurseur, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 6 novembre. Elle est perçue comme un levier essentiel pour relever les défis économiques et de développement de cette zone marginalisée. Le projet ne se limite pas à une simple ouverture maritime; il prévoit, dans une seconde phase, la création d’une vaste zone de développement régional et d’échanges commerciaux, servant d’interface entre l’Afrique de l’Ouest et le reste du monde. L’hebdomadaire français n’a pas hésité à qualifier cette conception d’ «idée audacieuse et stratégique», en ceci qu’elle ouvre la porte vers un grand marché économique.
En guise de preuve de son engagement, le Royaume s’est déclaré prêt à mettre à la disposition des quatre pays du Sahel l’ensemble de ses infrastructures logistiques: routes, ports, voies ferrées et plateformes industrielles. Une offre généreuse qui a été accueillie avec un vif intérêt par les pays concernés. Ces derniers ont constitué des équipes de travail dédiées pour engager les discussions diplomatiques et lancer les premières études de faisabilité et de rentabilité.
La portée de cette initiative dépasse le seul cadre économique. Jeune Afrique souligne ses potentielles retombées sur le projet de Gazoduc Nigeria-Maroc, une synergie dont tous les partenaires pourraient tirer profit à condition de former une entité homogène. Cette orientation reflète la philosophie marocaine, qui rejette toute forme de chantage ou d’exploitation de la fragilité des États sahéliens. Une position fermement défendue par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui s’est opposé à la «logique des donneurs de leçons» et à ceux qui instrumentalisent la détresse de cette région.
La dimension géostratégique de l’initiative est également mise en lumière par des cercles de réflexion internationaux, relaie Al Ahdath Al Maghribia. Un important think tank britannique en a souligné le rôle dans le renforcement de la coopération sécuritaire régionale, en offrant aux pays du Sahel un accès sécurisé aux routes commerciales via les ports atlantiques marocains. Ce même centre d’analyse a insisté sur l’objectif de renforcer la complémentarité économique et de réduire la dépendance à des corridors commerciaux instables. Une perspective confirmée par l’experte Beatrice de Lion, pour laquelle l’accès aux ports marocains constitue un «couloir principal» vers les marchés mondiaux, permettant au Sahel d’affirmer son autonomie logistique.








